Arrivé à Boavista cet été, Adil Rami a encore du mal à digérer son départ tourmenté de l'Olympique de Marseille. Licencié par le club phocéen, en partie pour avoir participé à "Fort Boyard" sans le consentement de l'OM, le champion du monde 2018 a ouvertement chargé Jacques-Henri Eyraud, il y a peu, à l'occasion de la promotion de la sortie de son livre. Dans une interview accordée à La Provence, Adil Rami est revenu sur son départ de l'OM, chargeant de nouveau le président des Phocéens, sans le citer.
"Après Fenerbahçe, je suis parti en Russie, j'aime découvrir les nouveaux pays, les nouveaux championnats. Mais quand je suis arrivé là-bas, nous étions confinés. Ils ont refusé de me payer sous prétexte du Covid et que je n'ai pas fait un match. Mais ce n'est pas de ma faute. À ce moment-là, je me suis dit que j'allais arrêter le foot, que j'en avais marre, que ça faisait trop longtemps que je n'avais pas disputé un match, que trop de gens essayaient de me noyer, dont une personne de Marseille", a expliqué Adil Rami.
"Je suis déçu par le projet de l'OM"
"Quand les clubs appelaient pour se renseigner sur moi, on leur répondait que je n'étais plus un footballeur, et ceci et cela, précise Rami. C'est un truc de ouf. Je ne peux rien reprocher à l'entraîneur, au staff... Ai-je rencontré Villas-Boas ? Comme je le dis depuis le début, on a l'impression que mon combat est contre l'OM, le staff, etc... Mais pas du tout ! Je n'ai pas de problème avec l'OM, mais juste avec une personne... Le coach n'a pas eu son mot à dire, il n'était même pas au courant. En tout cas, je le supporte à distance. Je l'aime beaucoup. Au Portugal, il suscite un énorme respect. Il est vu comme quelqu'un de rigoureux, sérieux et très intelligent", a ajouté le défenseur français.
Adil Rami a donné son point de vue sur le Champions Project : "Je suis déçu. Au final, on est en Ligue des champions. Je parle en tant que supporter. Mais quand tu proposes quelque chose comme ça et que tu ne fais pas un mercato très intelligent, que tu ne prends pas un attaquant tueur... À l'époque, j'étais allé voir le président et je lui avais dit de regarder tel ou tel joueur, comme le jeune (Marcus) Thuram, un crack, ou (Yussuf) Poulsen, qui pouvait nous faire du bien parce qu'il était grand et athlétique. Mais, non... Quand je vois qu'aujourd'hui Vedat Muriqi est parti de Fenerbahçe pour aller à la Lazio... Je ne sais pas ce qu'on fout. J'espère que le Brésilien qu'ils ont pris (Luis Henrique) est bon. Je n'ai rien contre Benedetto mais il faut toujours des joueurs de différentes caractéristiques pour pouvoir aller plus haut. Pour le moment, on n'a pas encore ça".
Enfin, le défenseur français a justifié son choix de rejoindre Boavista : "Des clubs m'ont appelé un peu partout. La Reggina (Italie) m'a fait un beau discours, j'ai apprécié, je leur avais répondu que si je venais, c'était vraiment pour monter en première division. J'avais un test cardio à faire pour voir si j'étais bien physiquement. Je savais que dès que j'allais signer le contrat, ils allaient me faire jouer directement. Mais je ne peux plus gruger (sic) physiquement pour pouvoir jouer. Je leur ai donc demandé un peu de temps. Entre-temps, Boavista m'a appelé, on a discuté. Le discours a été plus doux, ils m'ont laissé le temps de travailler. En plus, leur projet est lié à Luis Campos, pour qui j'ai eu un énorme coup de coeur. J'ai dit : "Allez, c'est parti !" Oui, je l'ai rencontré. J'ai besoin de personnes comme ça pour être bon sur un terrain. Il sait comment parler aux joueurs. Avec son discours, son approche, on a envie de s'arracher pour lui !".