"Il a envie de réussir et se donne à fond pour saisir l'opportunité de s'imposer en Ligue 1", loue le capitaine Vitorino Hilton au sujet de son collègue défenseur.
Arrivé cet été d'Auxerre (Ligue 2), comme doublure du prometteur Nordi Mukiele, Ruben Aguilar, inconnu de 24 ans au parcours iconoclaste, a forcé le destin et gagné une place de titulaire encore justifiée par sa passe décisive au buteur Isaac Mbenza mercredi à Angers en quart de finale de la Coupe de la Ligue (0-1).
"Je suis arrivé en numéro 2. On m'a dit que si j'étais sérieux, j'aurai ma chance. C'est ce qui arrive. Notre système de jeu, avec Nordi qui peut jouer dans l'axe, favorise mon temps de jeu", expliquait-il récemment.
Remplaçant à l'aube de sa première saison en Ligue 1, joueur par défaut jusqu'au milieu de l'automne, le Grenoblois s'est imposé comme un élément incontournable de la meilleure défense du championnat, poussant Daniel Congré sur le banc de touche et faisant un rare ménage dans le couloir droit.
Recalé chez les Verts
"Ruben a pris de l'envergure et réussit jusque-là une très belle saison. Il essaie d'être meilleur tous les jours, c'est pour ça qu'il avance vite", relève Michel Der Zakarian.
"Joyeux dans le vestiaire et sérieux sur le terrain, il fait beaucoup d'efforts, indispensables dans le football moderne", insiste Hilton, faisant écho au discours de Der Zakarian, qui exige générosité et combativité pour niveler les écarts de niveau avec les équipes les plus talentueuses.
Ainsi, Montpellier, accroché à la 7e place (26 points), a soigné jusque-là sa réputation de coupeur de têtes, résistant à toutes les équipes du Big Four (PSG, Monaco, Lyon et Marseille).
Formé à Grenoble jusqu'à son dépôt de bilan, recalé à Saint-Etienne après deux années au centre de formation, Aguilar est alors revenu se remonter le moral chez lui en Isère. Pour repartir de rien et remonter la pente.
Un an à Pôle Emploi
Il évolue alors avec la réserve de Grenoble, au niveau régional (7e division). "J'ai passé la moitié de cette saison en DHR. Je ne pensais plus devenir pro, mais juste à essayer de vivre du football", raconte t-il de cette époque où il est inscrit durant un an à Pôle Emploi.
Puis il reconquiert sa place en CFA, et séduit Jean-Luc Vannuchi, alors entraîneur d'Auxerre.
Trois ans et 81 matchs en Ligue 2 plus tard, Ruben Aguilar, latéral de formation, se mue en joueur de couloir, s'époumone et cultive l'état d'esprit préconisé par "Der Zak". "On nous demande d'amener plus de courses sur les côtés, plus de centres et d'accompagner les actions. Cela demande un gros boulot sur le plan physique.
Par moment, il manque la justesse technique dans les trente derniers mètres, reconnaît Aguilar, auteur de sa première passe décisive mercredi à Angers. "J'espère qu'il va nous faire gagner encore plus de matchs par ses centres et ses passes, où il doit encore s'améliorer", confirme l'entraîneur montpelliérain.
Il progresse, s'attire les louanges de Leonardo Jardim, l'entraîneur monégasque, et séduit jusqu'à susciter l'intérêt de la sélection bolivienne. Fils d'un père espagnol et d'une mère française, Ruben Aguilar n'a pas donné suite, démentant toute racine bolivienne sur les réseaux sociaux.