"Il nous fait un cirque (...) Il ne veut plus revenir. Qu’est-ce que vous voulez faire ? D'ailleurs, il n’est pas là aujourd’hui". Le 26 juin dernier, lors de la présentation de Claudio Ranieri, le président nantais Waldemar Kita n'avait pas eu que des mots tendres pour Amine Harit. Pourtant, en sa qualité d'international (il a disputé le Mondial U20 en Corée avec les Bleuets, ndlr), le milieu de terrain de 20 ans n'était pas attendu tout de suite à La Jonelière. Dans les faits, il n'était même pas réellement attendu, tant son transfert était acquis depuis de nombreuses semaines.
Il y a un an, il avait refusé d'aller au Bayern Munich
La progression d'Amine Harit n'a rien de linéraire. Avant de se montrer aux yeux du grand public à l'été 2016 lors de l'Euro des moins de 19 ans, le jeune Francilien passé par l'Espérance Paris 19ème et le Red Star FC ne bénéficiait même pas d'un statut de titulaire avec la CFA du FC Nantes. Propulsé sur le devant de la scène grâce au titre de champion d'Europe, Amine Harit avait alors tapé dans l'oeil de plusieurs grands clubs européens dont le Bayern Munich. Selon nos informations, le géant allemand avait même fait parvenir une offre de 8 millions d'euros... acceptée par Waldemar Kita. Alors qu'il n'avait encore disputé aucun match de Ligue 1 avec son club formateur, c'est Amine Harit qui avait alors refusé de s'en aller.
Face aux intérêts suscités - et 6 mois seulement après une première partie de saison convaincante sous les ordres de René Girard - les dirigeants canaris s'étaient alors empressés de prolonger d'un an le contrat de leur jeune milieu, soit jusqu'en 2020. À l'époque, ce qui pouvait déjà être pris pour un signe de reconnaissance avant un départ n'en était pas vraiment un aux yeux du joueur. "J’ai fait ce choix là parce que je me sens bien au sein du club. C’est un club que je porte dans mon cœur et où j’espère rester le plus longtemps possible, après on verra ce qu’il se passe cet été", nous avait-il confié dans une interview au mois d'avril dernier. Quelques mois plus tard, le FC Nantes engageait des discussions avec plusieurs clubs pour leur jeune milieu.
Quatre ans à Schalke pour dix millions d'euros
Des clubs intéressés, parmi lesquels le RB Leipzig, le Bayer Leverkusen ou Southampton, c'est Schalke 04 qui s'est montré le plus pressant. Le club de la Ruhr avait entamé des négociations sur le point de se conclure rapidement autour d'une indemnité de transfert de 8 millions d'euros. À l'époque, Sérgio Conceição avait selon nos informations donné son consentement pour laisser partir Amine Harit et recruter plusieurs joueurs à partir de ce pécule. Le départ surprise du technicien portugais et les quelques semaines de flottement qui s'en sont suivi n'auront finalement fait que retarder une opération quasiment ficelée.
L'arrivée de Claudio Ranieri, qui selon Waldemar Kita envisageait de faire d'Amine Harit son meneur de jeu, n'aura pas non plus beaucoup joué dans la suite des événements. Alors que le FC Nantes avait augmenté ses attentes, Schalke 04 a réhaussé son offre à hauteur de 10 millions d'euros pour satisfaire aux exigences. Les dernières tractations, légèrement prolongées par les négociations autour d'un pourcentage à la revente, ont finalement abouti à la signature d'un contrat de 4 ans qui devrait être officialisé dans la journée, mardi au plus tard. Ce lundi matin, le board du club allemand n'avait plus qu'à signer l'aval pour valider définitivement le transfert du jeune français.