Passionné et charismatique, Klopp a fait passer les Reds de candidats à une place européenne parmi d'autres à champions d'Europe l'an dernier et d'Angleterre cette saison.
Le tout avec un projet de jeu clairement défini qui a été la boussole d'un recrutement aux antipodes du clinquant de ses rivaux (les deux Manchester, Chelsea ou Arsenal).
Sur les 18 joueurs figurant sur la première feuille de match de Klopp sur le banc des Reds, trois seulement ont joué un rôle cette saison, et encore de complément : James Milner (8 titularisations), Divock Origi (4) et Adam Lallana (3).
Jordan Henderson, déjà capitaine à l'époque, et Roberto Firmino étaient aussi dans l'effectif, mais blessés, de même que le tout jeune Joe Gomez.
Si certains recrutements ont plus marqué que d'autres - Sadio Mané, Mohamed Salah, Virgil van Dijk -, les Reds ont procédé par petites touches, ajoutant chaque été des engrenages à leur machine à gagner.
Georginio Wijnaldum et Mané sont arrivés en 2016, Andy Robertson, Alex Oxlade-Chamberlain et Salah en 2017, van Dijk en janvier 2018 et le milieu Fabinho ainsi que le gardien Alisson Becker à l'été suivant.
Van Dijk et Alisson, les chaînons manquants
Les recrutements de van Dijk et Alisson ont été des tournants à plus d'un titre. D'abord en apportant le supplément de solidité défensive qui manquait dans les moments décisifs. Ils ont aussi montré que Liverpool ne reculerait devant rien dans sa quête de titres.
Après ses deux bourdes en finale de C1 contre le Real Madrid en mai 2018, le gardien allemand Loris Karius n'a plus jamais rejoué pour les Reds, qui ont déboursé 65 millions de livres (72 millions d'euros) pour arracher le Brésilien à la Roma, un record pour un gardien à l'époque.
Les 75 millions de livres (83 millions d'euros) placés sur van Dijk en janvier 2018 - encore un record, pour un défenseur -, ont aussi fait lever plus d'un sourcil.
Mais les finales de Ligue des champions en 2018 - perdue - puis 2019 - gagnée - avec l'émergence du latéral Trent Alexander-Arnold, pur produit du centre de formation, ont validé ces coups de poker, avant la consécration nationale en 2020.
Faute de mécènes originaires du Golfe ou de Russie, les dépenses nettes de Liverpool en transferts depuis l'arrivée de Klopp ne s'élèvent pourtant qu'à 80 millions de livres (88,4 millions d'euros).
Des ventes qui rapportent
Un homme y est pour beaucoup, Michael Edwards, directeur sportif depuis 2016 et prolongé jusqu'en 2024.
"Son apport et sa collaboration ont été tout aussi importantes que celle des autres pour nous permettre de briguer les titres les plus prestigieux", avait souligné Klopp lors de sa prolongation, en début de saison.
En janvier 2018, Edwards avait ainsi obtenu 142 millions de livres (157 millions d'euros) du Barça pour Philippe Coutinho, acheté 16 fois moins cinq ans plus tôt.
Mais il a surtout réussi à vendre les indésirables Mamadou Sakho, Dominic Solanke, Danny Ward, Danny Ings, Christian Benteke et Jordon Ibe pour un total de 120 millions de livres (132,6 millions d'euros).
Autant de moyens financiers qui ont permis à Liverpool de garder la main sur son effectif: la plupart des cadres sont sous contrat jusqu'en 2023 (Mané, Salah, van Dijk, Firmino, Fabinho, Henderson), voire 2024 (Alexander-Arnold, Alisson, Robertson).
Le recrutement cet hiver de l'international japonais Takumi Minamino, brillant en phase de poule de la Ligue des champions avec Salzbourg, pour une clause libératoire inférieure à 8 millions d'euros, et le refus de dépenser cet été 60 millions d'euros pour Timo Werner, une cible de longue date, mais pas sûr d'être titulaire dès la saison prochaine, montrent aussi que les Reds ne comptent pas dévier de la voie qui les a menés au succès.