Ce mardi soir, les Ultras du club d'Ascoli ont refusé de respecter la minute de réflexion instaurée par la Fédération italienne suite au scandale qui secoue le football italien après le dérapage des supporters de la Lazio. Petit rappel des faits : des ultras du deuxième club de la capitale s'étaient tristement faits remarquer en profanant des insultes racistes contre Sassuolo.
Les autorités avaient alors pris la décision de fermer la Curva Nord - où les faits se sont déroulés - mais de nombreux membres du groupe de 'tifosi' avaient migré vers la Curva Sud (celle de la Roma) après la mise en vente de billets dans cette tribune par le club, qui considérait la sanction comme injuste.
L'affaire a alors pris une autre ampleur après que certains de ces individus aient laissé des autocollants et proféré des insultes antisémites sur les sièges et les plexiglass de la tribune. La provocation la plus choquante pour la communauté juive de la ville a été le détournement d'une photo d'Anne Frank (l’adolescente juive néerlandaise morte dans le camp de concentration de Bergen Belsen, en Allemagne, devenue une grande figure de la résistance), et qui été la cible d'un montage avec un maillot de la Roma. Une image provoquant l'indignation. D'autres messages explicites à caractère antisémite avaient été propagés.
Montrés du doigt après leur action initiale, les dirigeants de la Lazio se sont clairement désolidarisés de ces actes avant d'annoncer l'organisation d'un voyage à Auschwitz, mais le club risque d'importantes sanctions. Alors que la Lazio portera un maillot à l'effigie d’Anne Frank lors de l’échauffement mercredi à Bologne, la Fédération Italienne de football avait instauré une minute de réflexion avant les matches de Serie A, B et toutes les autres divisions.
Et cette minute de réflexion n'a donc pas été respectée par les Ultras de la Curva Sud d'Ascoli, club de deuxième division italienne, ce mardi soir, contre Spezia. Ils ont déserté la tribune et publié un communiqué sur Facebook pour expliquer ce refus : "On ne veut pas être complices d'un théâtre institutionnel et médiatique qui oublie les victimes des tremblements de terre et nos personnes âgées mais qui est à l'inverse, toujours prêt à s'indigner rapidement et instrumentaliser une dizaine de stickers". Une suite maheureuse qui devrait être largement commentée dans la presse italienne mercredi matin.