"Je peux tolérer toutes les formes de critiques, mais je ne peux tolérer les insultes concernant mon amour de la patrie et mon amour du drapeau", s'est insurgé le porteur du brassard de capitaine de l'équipe nationale de Turquie sur son compte Instagram.
Arda Turan a fait cette semaine l'objet de critiques acerbes de la société civile et d'intellectuels qui lui reprochent d'avoir enregistré une courte vidéo où il clame son soutien à la réforme voulue par M. Erdogan.
Dans cette vidéo diffusée mercredi, le footballeur répond à l'appel lancé par un présentateur sportif, Ridvan Dilmen, qui lui demandait de rejoindre la campagne pour le "oui" au nom d'une "Turquie forte".
Le texte suscite l'inquiétude d'opposants et d'ONG qui accusent le chef de l'Etat turc de dérive autoritaire.
La réforme vise à instaurer un système présidentiel, une mesure que les autorités estiment nécessaire pour assurer la stabilité de l'exécutif.
Dans sa réponse sur Instagram, Arda Turan s'emporte également contre ceux qui mettent en doute son attachement à Mustapha Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.
"Personne n'a le droit de douter de mon amour pour mon pays et pour Atatürk en mettant en avant des accusations dénuées de tout fondement", a-t-il écrit, tout en ajoutant qu'il tentait de vivre selon les préceptes d'Atatürk "à chaque moment de (sa) vie".
Arda Turan est un admirateur assumé de M. Erdogan, qu'il qualifie parfois de "commandant en chef".
Après une tentative de putsch en juillet visant à renverser le chef de l'Etat, les autorités turques ont lancé des purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude de l'Union européenne et d'ONG. Elles ont notamment touché des militaires et des magistrats.
L'ex-star du football Hakan Sükür, en exil aux Etats-Unis, a lui aussi été touché par les répercussions du putsch avorté.
Il est recherché par la police turque et un mandat d'arrêt a été émis contre lui. L'ancien buteur de Galatasaray est soupçonné d'être membre de la confrérie de Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, accusé d'avoir ourdi le coup de force, ce qu'il a démenti.