Ce dimanche c'est plus qu'une simple demi-finale de FA Cup qui se déroulera entre Arsenal et Manchester City. Dans des registres et contextes différents, les deux clubs vivent une saison qui peut être considérée comme au pire morose pour le premier, et décevante pour le second. Ainsi, une possible qualification en finale de la FA Cup serait une belle opportunité, pour Arsène Wenger comme pour Pep Guardiola, d'atténuer la déception.
En ce qui concerne Arène Wenger, c'est toujours la même musique. Lors du début de saison, Arsenal est cité parmi les prétendants au titre de Premier League. Peu à peu, la donne évolue. Sans un style de jeu très clair, avec un groupe qui paraît peu convaincu par son entraîneur ou des éléments trop irréguliers, à l'instar de Mesut Özil pour ne citer que le plus prégnant, Arsenal s'écroule peu à peu une fois que le printemps a pointé le bout de son nez. L'humiliation subie par les Gunners en huitième de finale de la Ligue des champions est le symbole : une élimination 10-2 en cumulé et une image offerte désastreuse au niveau de la compétitivité globale face à une équipe qui était loin d'être considérée comme un ogre européen dans le jeu. Il ne s'agit pas là de minimiser l'impact qu'a eu Arsène Wenger à Arsenal, et plus largement en Premier League, néanmoins le technicien apparaît comme dépassé par l'évolution du football et son évolution. Toutefois, il n'est pas le seul responsable des difficultés connues par Arsenal, le board et les joueurs ont aussi leurs parts de responsabilité. Alors qu'il n'est pas encore certain d'être le coach des Gunners la saison prochaine, Wenger n'a pas voulu aborder son avenir sur le plan contractuel avant la rencontre face à Manchester City : "La FA Cup est un match très important pour moi parce que c'est le prochain match et que c'est une opportunité de gagner un trophée. Nous sommes bien sûr tous très concentrés là-dessus. Mon avenir, c'est dimanche."
Un manager, dans la societé actuelle, est très souvent, voire toujours jugé par le prisme de son palmarés et non par la progression qu'il a pu engendrer auprès de ses joueurs. Dans ces deux registres, Pep Guardiola n'a que peu de défauts, comme ses passages à Barcelone ou au Bayern Munich ont pu le démontrer (même s'il n'a pas pu remporter la Ligue des champions avec le club allemand, à l'instar de Carlo Ancelotti cette saison). Cependant, cette saison est un défi nouveau pour le natif de Santpedor. Distancé à onze points de Chelsea en Premier League, éliminé en huitième de finale de la Ligue des champions par Monaco et en League Cup par Manchester United, Manchester City n'a plus que la FA Cup afin de gagner un trophée. Durant sa carrière de coach, Pep Guardiola n'a jamais connu le fait de vivre une saison blanche et cette possibilité existe cette saison.
Miné par les problèmes de Manchester City dans les deux surfaces (au moment de conclure les actions et lors des phases défensives contre l'adversaire), le technicien espagnol a mis en exergue l'importance des titres pour tous les clubs en conférence de presse : "Bien sûr, les titres contribuent à faire gagner la confiance et se rendre compte que le club est capable de faire de grandes choses. Les titres gagnés vous donnent la confiance en vous pour dire que vous êtes assez bons pour concurrencer. Que nous gagnions le trophée ou non, rien ne changera en termes d'attentes pour nous. Lorsque vous gagnez un titre, c'est beaucoup de stress et de pression, et si vous suivez cela, la prochaine fois ce sera un peu plus facile. C'est pourquoi c'est important."
Arsène Wenger, qui n'a plus gagné le moindre titre depuis 2015 et une coupe d'Angleterre ainsi qu'un Community Shield, le sait sans doute mieux que personne. Sur la pelouse de Wembley, dimanche, c'est plus qu'une finale que vont disputer les Gunners et les Citizens. Et deux hommes, Guardiola et Wenger, ont une opportunité de sauver une saison qui jusqu'ici demeure contrastée.