C'est une belle endormie dont on attend aujourd'hui le réveil. Passée de la Ligue des champions à la survie en Ligue 2 en un peu plus de six ans, l'Association de la Jeunesse Auxerroise tente aujourd'hui le rebond. Les matches de légende sont certes bien loin. Les victoires historiques contre l'Ajax, les Rangers ou Arsenal, les scènes de joie dans la fontaine de Cadet Rousselle et les accueils chaleureux à l'aérodrome de Branches sont dans les mémoires collectives des supporters ajaïstes et témoignent d'un passé glorieux. Mais tout passé a d'abord été un espoir, une flamme, des sacrifices. C'est aujourd'hui, ce que promet la nouvelle direction de l'AJ Auxerre : du travail et de l'enthousiasme. Avec pour objectif, sur un projet à court et long terme, de retrouver l'élite et renouer avec sa réputation d'une équipe d'irréductibles icaunais bien difficile à déloger.
S'appuyer sur les vieilles recettes, les dépoussiérer et leur apporter une touche de modernité. C'est par ces mots que l'on pourrait résumer la stratégie de l'AJ Auxerre pour les années à venir. Afin de comprendre le projet du club, Goal s'est rendu au Stade de l'Abbé Deschamps la semaine dernière et a rencontré les principaux acteurs de cette stratégie, consistant à court terme à retrouver l'élite, et à long terme à retrouver un centre de formation viable, compétitif et premier fournisseur de forces vives pour les prochaines saisons.
"La Champions League, je l'ai dit aux joueurs, c’était dans cette décennie, ce n'est pas si vieux." Cette phrase signée du nouveau président de l'AJ Auxerre, Francis Graille, témoigne de la chute brutale qu'a connue le club. Adversaire du Real, de l'Ajax et de l'AC Milan, le club est passé des joutes européennes lors de la saison 2010-2011 à la peur de se retrouver en National l'année dernière. Alors, les nouveaux dirigeants ont décidé de tout changer pour repartir sur un nouveau projet. "On part vraiment de très bas, confirme le bras droit de James Zhou, le propriétaire chinois ayant racheté l'AJA en octobre 2016. Il y avait 4 titulaires sous contrat à la fin de la saison dernière, on a recruté 12 joueurs. On est dans la reconstruction."
Pour réaliser cette tâche en un mois et demi, les dirigeants ont pu compter sous le soutien de James Zhou, via sa société ORG packaging. Le repreneur asiatique a décidé de ne pas renouveler la cure d'amincissement de l'ancien propriétaire où la réduction des coûts était devenue un leitmotiv, avec des conséquences catastrophiques sur le bilan sportif du club. Proche d'être relégué en fin de saison, le club a vu sa réserve descendre en Nationale 3 (ex-CFA 2) et son environnement se déliter dans une ambiance pesante où le passage de Viorel Moldovan sur le banc restera comme l'un des plus gros échecs depuis la descente en Ligue 2 (2012). L'investisseur chinois a ainsi injecté plus de 20 millions d'euros à ce jour dans le club bourguignon, alors que le plan initial prévoyait – outre le rachat estimé à 6 millions d'euros – un versement de 2 millions d'euros annuels sur trois ans. ORG Packaging s'affiche désormais partout à l'Abbé Deschamps : un message de bienvenue en chinois domine l'extérieur de la tribune d'honneur, tandis que des bâches publicitaires étaient en train d'être fixées en haut de la tribune de Vaux mercredi dernier.
"L'investissement d'ORG nous permet d'avoir un budget de 20 millions d'euros cette saison. C'est important et en même temps, l’AJA a des infrastructures de club de Ligue 1, un beau stade, un centre de formation onéreux qui a permis au club de vivre sur le trending de joueur, et tout ça c’est grâce à notre investisseur, confirme Graille. Sur la masse salariale, on est à un niveau moyen de Ligue 2, il faudra encore investir et Monsieur Zhou est parti sur cette perspective. On espère retrouver la Ligue 1 dans les deux années qui viennent."
Le projet s'articule désormais autour de quatre hommes clés : Francis Graille, président du club, Cédric Daury, installé comme directeur sportif – une fonction qui n'existait pas à l'AJA –, Bernard David, de retour à la tête du centre de formation auxerrois après un passage de cinq ans à Saint-Etienne, et Francis Gillot, entraîneur de l'équipe-première. "On a essayé de mettre des bases solides. On a mis un vrai directeur sportif, un coach qui n’est pas venu que pour rester en L2, qui a pour ambition de retrouver la L1, et un recrutement avec de la qualité tout en ayant des joueurs sur le long terme qui étaient prêtés la saison passée et qu’on a réellement recrutés cette année (Yattara, Touré et Sané, ndlr). On va voir le rebond dès cette année", pronostique Francis Graille. Francis Gillot acquiesce : "Je pense qu’un projet nouveau nécessite une reconstruction d’effectif, car le groupe l’année dernière était en mal de confiance. Le fait de repartir de zéro avec un nouveau staff, de nouveaux joueurs, un nouveau président, un directeur sportif, un nouveau responsable de centre permet d’insuffler une nouvelle impulsion."
Après un an et demi sans activité et son départ du Shanghai Shenhua, l'ancien entraîneur de Bordeaux, Lens et Sochaux, a replongé dans le projet auxerrois. Ambitieux mais patient, il met en garde contre un excès d'enthousiasme. "Les gens sont impatients, souffle Gillot. Dans les douze recrues, il y aura des garçons qui vont moins bien marcher, il y aura des échecs, donc il faudra ajuster la saison prochaine. Après cette année, on est là pour gagner des matches, si jamais il y a une bonne surprise en fin d’année, on ne va pas s’en priver, mais dans les deux ans, la montée est un délai correct."
Le projet de l'AJA a su séduire les interlocuteurs après des années de friction entre les anciens propriétaires et l'association AJA qui détient une partie du capital du club. "A partir du moment où vous respectez les gens, ça se passe bien, confie Francis Graille, homme de consensus. Moi je respecte le passé, c’est l’ADN du club, je respecte tous ceux qui l’ont fait, sans Guy Roux il n’y aurait pas l’AJA. Maintenant, des choses ont changé et ont évolué, il suffit de bien l’expliquer dans le respect mutuel. Le climat est normalisé, tout le monde a envie qu’on réussisse."
Les dirigeants ont gagné une première bataille : changer l'image de l'AJA, devenu au fil des années en Ligue 2 un club de passage, sans réelle vision stratégique de l'avenir. Francis Graille abonde dans ce sens : "Beaucoup de joueurs venaient se relancer sur une année à Auxerre. Là, non. Ils se sont engagés sur 3 ans (Yattara, Touré, Philippoteaux, Boucher…), ça veut dire que le projet leur a plu, que le discours des dirigeants et du coach leur plait. On fait tout pour que l’environnement soit à la hauteur avec une organisation rigoureuse et ambitieuse, tout en étant fidèle à Guy Roux, et en dépensant le moins d'argent possible." Le passé est un marqueur à l'AJA et les références y sont toujours nombreuses.
Avec tout un effectif à reconstruire et quatre contrats professionnels seulement à la fin de la saison, tout l'état-major icaunais s'est mis en marche et a fait fonctionner les réseaux. Pas moins de douze joueurs sont arrivés et vont constituer le noyau dur de la nouvelle équipe. Après une préparation ponctuée de trois victoires, deux nuls et une défaite, Francis Gillot s'est dit très satisfait par le travail réalisé sur le recrutement. "Cédric Daury et le président ont fait un gros travail car trouver 12 joueurs n’est pas évident, affirme-t-il. On n’a pas eu beaucoup de regrets car on a eu les joueurs qu’on avait ciblés. Il y a trois joueurs qui sont arrivés un petit peu tard mais tout va rentrer dans l’ordre."
"On avait un creux sur la pyramide des âges sur le créneau 23-29 ans, témoigne Cédric Daury. On avait des garçons très jeunes et d'autres très expérimentés. On voulait aussi doubler tous les postes et avoir plus de profils athlétiques. On avait la vitesse et la technique, mais on sait aussi qu’en Ligue 2 il faut du physique." La première recrue et le premier fait d'arme du nouveau directeur sportif a été la prolongation de Zacharie Boucher. A 25 ans, le portier réunionnais avait des envies d'ailleurs la saison passée, mais a été motivé par le virage pris par le projet auxerrois. Désormais entraîné par Jérémie Janot, qui confie son bonheur de faire progresser au quotidien un portier de niveau "top 10 français", le cas Boucher a été un signal fort pour le reste du groupe. "Le meilleur des recrutements c’est de réussir à garder ses meilleurs éléments, confirme Daury. Cela donne une base de départs à laquelle on greffe des forces vives extérieures. C’était important de garder Zacharie mais aussi Mickaël Tacalfred qui a également prolongé."
Parmi les douze joueurs recrutés figurent quelques "noms" : Romain Philippoteaux en provenance de Lorient, Birama Touré et Mohamed Yattara qui n'étaient que prêtés la saison passée par le Standard de Liège, Jordan Adéoti, libre après son départ de Caen ou encore Pierre-Yves Polomat, prêté par Saint-Etienne. L'effectif est de qualité et propose un mélange. C'est d'ailleurs le tryptique sur lequel compte s'appuyer l'AJ Auxerre dans les années à venir. "Il faut trouver le bon équilibre, tonne Daury. La vitrine de notre politique technique c’est l’équipe première, c’est la locomotive. On se doit d’avoir une locomotive qui avance bien et ne pas oublier de raccrocher les wagons à cette locomotive. On doit construire le groupe à travers un tiers de joueurs issus de la formation, un tiers de joueurs extérieurs, de la tranche 23-29 ans avec les dents longues et enfin un tiers de joueurs d’expérience."
La formation est un thème sensible à l'AJA. Le club a écrit les plus belles pages de son histoire avec un fort contingent de joueurs formés à Auxerre. Singé comme un "éleveur de champions" dans les années 2000, Guy Roux, grâce à l'excellent travail de Daniel Rolland, s'est toujours appuyé sur des joueurs du cru bourguignon. Les nouveaux dirigeants veulent poursuivre cette stratégie, la dépoussiérer et la moderniser. "L’AJA est un club formateur, avec 11 joueurs dans le groupe professionnel qui sont issus de notre centre", explique d'emblée Cédric Daury. Bien placé pour l'observer puisqu'il était l'entraîneur de l'équipe première la saison passée, le directeur sportif garde à l'esprit qu'avoir beaucoup de joueurs surclassés n'est pas gage de réussite. Lors du dernier exercice de Ligue 2, et par la force des choses – comprendre une baisse drastique des moyens – le club a fait monter de nombreux jeunes de la réserve avec des résultats contrastés, certains joueurs n'étant pas prêts à relever un tel challenge.
Pour éviter de retomber dans un tel travers, une véritable politique sportive est en train d'être instaurée à l'AJA, sous l'égide de Cédric Daury. "Le projet est très clairement défini, on veut redorer le blason de la formation", affirme le directeur sportif. Ce projet a été confié à Bernard David. Responsable du centre de formation entre 2000 et 2012, il avait rejoint l'AS Saint-Etienne lors de la descente en Ligue 2, avant de revenir cet été. "Je ne me voyais pas quitter Saint-Etienne, mais c’est vrai que le projet m’a plu et séduit", explique-t-il. La charge de travail est grande car si le club reste bien placé au classement des centres de formation français (6e en 2016, 8e en 2017), il n'a pas sorti de pépite depuis quelques années déjà. Le constat est là : depuis la vente de Paul-Georges Ntep en janvier 2014, aucun joueur formé à Auxerre n'a atteint le haut niveau. C'est un danger pour l'AJA tant le club reste tributaire des plus-values réalisées sur les joueurs formés, même si l'apport en capitaux d'ORG a permis de réduire la pression.
Avec la descente de la réserve en Nationale 3, l'objectif pourrait être la remontée immédiate, mais Bernard David souhaite détacher les résultats de l'axe de travail : "On va choisir l’épanouissement du joueur et sa progression. Ça ne sera pas de la "championite" […] Le mot d’ordre c’est la formation du joueur plus que le résultat." L'équipe première doit pouvoir profiter du travail réalisé au centre de formation. C'est dans la suite logique des choses. Voir un jeune garçon arriver, le former, le modeler à travers des prestations avec la réserve avant de venir nourrir les ambitions sportives en Ligue 2. Le club a donc planché sur une politique sportive commune qui rapprocherait les deux entités. "Il y avait deux mondes, celui de la formation et celui du secteur professionnel, explique Francis Graille. On a raccordé la réserve au secteur pro, sous la direction de Francis Gillot. Il faut qu’il y ait une vraie continuité sportive." Désormais, un groupe d'élite s'entraînera à côté des professionnels, en même temps qu'eux, avec les mêmes services médicaux. Bernard David en explique son fonctionnement : "On a constitué un groupe qu’on aurait pu appeler "Pro B" mais ça aurait été manquer d’humilité puisque tous ne le seront pas. Quand Francis Gillot en aura besoin, il les prendra. Ils sont à la porte du groupe professionnel mais n’y sont pas encore."
La politique sportive menée par Cédric Daury prendra du temps à se matérialiser par des résultats. Le mot patience est dans toutes les bouches à l'Abbé Deschamps. Bernard David explique les principales idées qui seront mises en avant : "On veut instaurer 2-3 systèmes de jeu communs à toutes les équipes, des méthodologies, des sorties de balle identiques pour que l’on retrouve une identité AJA partout. Il y a des principes techniques qu’on va adopter. On va se voir tous les mardi avec les éducateurs pour recréer une dynamique et redorer le blason de l’AJA." Cédric Daury renchérit : "Il faut être patient. On est déterminés. On va bosser, on va beaucoup travailler. On est très humbles parce que quand on sort d’une saison comme la nôtre, cela appelle l’humilité. Dans une reconstruction il y a des paliers et un projet ça se monte avec de l’humilité et de la patience. La logique est de lancer le jeune quand il est prêt. Chez un jeune, ce qui est difficile à avaler, c’est la redescente. Quand on l’amène dans le groupe professionnel, c’est qu’il doit être prêt à y jouer. Je veux du jeu, de l’enthousiasme avec des valeurs de respect et d’éthique, un groupe sain avec des joueurs engagés et ambitieux. C’est le message qu’on va donner à nos jeunes."
Le choix de Francis Gillot n'est pas anodin. Passé par Lens et Sochaux, deux autres clubs formateurs, le technicien de 57 ans fait d'ailleurs instinctivement le parallèle avec son expérience dans le Doubs. "J’étais arrivé à Sochaux en cours de saison, j’avais du me référer à certains jeunes qui n’étaient pas encore prêts comme le petit Martin et Boudebouz, se remémore Gillot. Il faut être patient avec les jeunes, on sait que quand on les fait jouer, un défenseur va faire une petite erreur, les attaquants ne sont pas forcément buteurs, mais après, sur les deux saisons suivantes, ils seront performants. Ils se forgent une expérience et à Sochaux, on avait ensuite fini 5e de Ligue 1."
Le technicien nordiste jure qu'il n'a aucune obligation de faire jouer des jeunes du centre de formation ni de pression liée à la feuille de route confiée par Francis Graille. Mais l'ADN de l'AJA l'y emmènera naturellement. "Le président ne m’oblige à rien, confirme-t-il. S’ils sont bons, naturellement ils vont venir avec les pros. À Sochaux et Lens, certains jeunes n’ont pas joué, parce qu’ils n’avaient pas le niveau. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. On est tributaires des résultats. À partir du moment où il y a des jeunes prometteurs, c’est à nous de les intégrer petit à petit à l’effectif." Encore et toujours cette notion de patience, omniprésente sur les rives de l'Yonne.
La société ORG Packaging ne s'en est jamais cachée. Si elle a investi dans un club français et plus particulièrement à Auxerre, c'est pour bénéficier de l'excellence de son centre de formation. Son représentant, James Zhou souhaite que ce travail auprès des jeunes joueurs profite au football de son pays. Cette volonté s'intégrera dans le projet de l'AJA à deux niveaux.
Le premier consiste à recevoir des jeunes joueurs chinois dans l'Yonne afin d'y parfaire leur post-formation. Francis Graille confirme cet axe de développement mais ne s'avance pas sur le calendrier : "Cela prendra sans doute un peu plus de temps que ce que Monsieur Zhou avait imaginé, car il y a des lois en France et on ne peut pas recevoir autant de joueurs chinois qu’on voudrait. Il y a déjà un premier joueur chinois qui est là en ce moment, à Auxerre, et qui devrait sans doute avoir un contrat pro dans peu de temps. On est en train d’établir les bases d’un vrai projet de formation, à travers ce savoir-faire, cette habitude, et c’est en quelque sorte ça qu’il a acheté avec Auxerre."
Même son de cloche du côté de Cédric Daury, qui détaille un peu plus les relations qui uniront la Chine et l'AJA : "On est en train de travailler sur un projet pour la promotion de jeunes chinois qui viendraient chez nous, mais également pour travailler sur un pont très clair sur le plan technique, avec des écoles d’éducateurs, des écoles de foot, un centre de formation en commun, on réfléchit et on travaille. On veut créer ces échanges et cette force d’ambition mais aussi culturelle." Selon Bernard David, le club bourguignon accueillera des enfants de tout âge, mais en particulier à partir de 17 ans, "puisqu’on aura droit de les faire jouer chez nous à partir de 18 ans." Avec, toujours dans un coin de la tête, l'aspect économique. "Si parmi ceux-ci, il y en a un qui arrive à jouer en CFA, puis avec le groupe pro en Ligue 2, économiquement ça sera très intéressant pour eux, puisqu’il sera sûrement revendu à un club chinois, ce qui permettra d’en faire venir d’autres et faire connaître l’AJA, explique de manière très pédagogique le directeur du centre de formation. C’est un modèle économique."
L'autre passerelle entre le football asiatique et le club auxerrois se matérialisera avec la construction d'un centre de formation international, juste à côté de celui de l'AJA. Il sera en lien avec le club puisque c'est le propriétaire ORG qui en assumera les coûts de construction. "Ça sera une école de formation internationale, qui sera forcément reliée à l’AJA, qui pourra bénéficier de nos infrastructures, et aura pour vocation de former des joueurs étrangers, en provenance principalement du continent asiatique, note Francis Graille. Les élèves suivront un cursus scolaire en même temps qu’une formation sportive."
Après des années à naviguer à vue et à ressasser le passé sans vision claire de l'avenir, l'AJ Auxerre souhaite regagner la lumière. Poussé par un propriétaire ambitieux se comportant comme un véritable soutien économique, le club icaunais souhaite retrouver ses racines qui en ont fait l'un des clubs préférés des français grâce à des aventures européennes et un ADN identifiable grâce à ses jeunes pousses ayant enchanté l'Hexagone. Avec sa stratégie basée sur un centre de formation dépoussiéré, l'AJA doit aussi composer avec des impératifs : s'ouvrir à la volonté des hommes forts de la Chine de développer le football local. C'est à ce prix que les Ajaïstes ont été sauvés d'une impasse économique. Concilier les envies et les besoins d'une ville de 30 000 habitants et du pays le plus peuplé du monde, c'est le pari tenté par le club bourguignon. "Écrire l'histoire est une manière de se débarrasser du passé", énonçait Goethe. L'AJA a choisi une autre voie, celle de s'appuyer sur son histoire pour écrire son avenir.
Tous propos recueillis par Johann Crochet, à Auxerre.