Depuis la huitième journée, seul Metz, la lanterne rouge du championnat, affiche un plus mauvais bilan comptable que les Girondins de Bordeaux. Un seul point pris depuis fin septembre et la claque reçue au Parc des Princes (6-2), comme si le voyage parisien avait symbolisé la fin de l’embellie constatée lors des deux premiers mois de compétition. Depuis, tout ou presque va de travers, un seul but sur les quatre dernières sorties, un Malcom bien moins inspiré et une équipe bien moins équilibrée et lucide.
Un Bordeaux en quête de nouvelles certitudes
On pensait pourtant Bordeaux guéri après l’épisode Videoton qui avait sonné le glas de leurs espoirs européens pour cette saison 2017-2018. Si l’on regarde par rapport à la saison dernière, les Marine et Blanc ne comptent "que" trois points de retard. Quand on sait qu’ils avaient attendu la seconde partie de saison pour décoller, pronostiquer l’issue de cette saison s’avère encore une fois relever du hasard total.
Pour rechercher des certitudes, logiquement le milieu de terrain devrait se détacher. Depuis désormais dix mois, la norme au Haillan, c’est le 4-3-3. De cette manière, Lerager, Sankharé et Otavio ont monopolisé le temps de jeu au détriment de Vada et Plasil, qui ont dû se contenter de miettes depuis le début de la saison. La machine convaincante jusqu’à la huitième journée semble bien rouillée et les caractéristiques de chacun ne permettent plus à Bordeaux d'avancer. Le Sankharé buteur et conquérant a laissé place à un joueur plus timide, le Danois Lerager a connu un coup de mou physiquement et le Brésilien Otavio a, lui, tenu son rang même s’il est encore en cours d’adaptation.
"Un équilibre d'équipe c'est toujours fragile"
Gourvennec a voulu provoqué un électrochoc en changeant ses hommes lors du déplacement à Rennes. Relancés, Plasil et Vada n’ont pas eu l’apport escompté et ont dû céder leur place, dès la mi-temps. Le milieu argentin, numéro 10 de formation, avait été l’une des révélations de la seconde partie de saison où les Bordelais ne s’étaient inclinés qu’à trois reprises. Depuis, il semble avoir perdu tout ce qu’il avait prouvé dans ce laps de temps. Relégué sur le banc, il ne progresse plus. Si l’on étudie attentivement son profil, il pourrait parfaitement s’intégrer dans le dispositif du technicien breton même s’il doit encore ajuster certaines de ses passes. Surtout, ses caractéristiques de créateur permettraient à Malcom d’être soulagé d’une partie du travail concernant l'animation du jeu de son équipe, lui qui est installé comme ailier dans ce système.
Mais à l’heure où Bordeaux n’avance plus, l’ancien coach de Guingamp devrait revenir aux fondamentaux, surtout face à un adversaire qui affiche une forme plutôt intéressante. La SOL (Sankharé, Otavio, Lerager) devrait ainsi être de la partie. "il faut se battre tout le temps, pas juste être en 'commando' sur un gros match de temps en temps, a indiqué Gourvennec en conférence de presse d’avant-match, car il n'y a jamais rien d'acquis. Un équilibre d'équipe c'est toujours fragile, dans les deux sens. Ça peut aussi repartir très vite, et d'autres équipes l'ont montré... A nous de savoir prendre les choses en main rapidement." Entre initiative et stabilité, les Girondins devront être malins dans leur approche du choc face à l’OM qui tentera de briser une malédiction vieille de 40 ans : aucune victoire en terre aquitaine depuis 1977.