Qui a dit que les rencontres sans enjeu manquaient de piment et d'intérêt ? Ce samedi, on a eu la preuve du contraire à l'occasion du choc opposant le champion sortant de la Bundesliga à son dauphin. À la Red Bull Arena, les deux premiers du championnat allemand se sont livrés un superbe combat, qui a débouché sur une pluie de buts et un scénario rocambolesque. Menés 4-1 à 25e minutes de la fin, le Bayern l'a emporté au final 5 à 4.
Contre le séduisant promu, les hommes de Carlo Ancelotti ont connu une première heure du jeu calamiteuse où ils se sont fait surprendre à quatre reprises. Ce qui ne leur était encore jamais arrivé cette saison. Ils allaient essuyer leur troisième revers de la campagne et personne n'aurait rien eu à redire tant Leipzig a montré plus d'envie et d'entrain lors de ce rendez-vous. D'aucuns commençaient même à regretter que la bataille pour le titre ne se soit pas étirée jusqu'au bout. Mais c'était sans compter sur un invraisemblablement revirement de situation. Une fin de match comme seul la Bundesliga est capable d'en offrir.
Le Red Bull ne manquait pas d'énergie
Au début, les Munichois ont joué de manière trop libérée et cela s'est vu. Défensivement, ils ont manqué de rigueur et c'est ce qui a permis aux locaux d'empiler les buts. Le premier est d'ailleurs intervenu dès la 2e minute sur une reprise de la tête de Marcel Sabitzer après un service d'Emil Forsberg. Un quart d'heure plus tard, le Bayern s'est relancé à la suite d'un pénalty transformé par Robert Lewandowski mais cette égalisation n'était qu'un répit avant que les hommes de Hansenhuttl ne reprennent l'ascendant. Peu avant la demi-heure du jeu, l'excellent Timo Werner redonnait l'avantage aux siens en transformant à son tour un pénalty suite à une faute de Xabi Alonso.
Sans Tom Starke, le Bayern serait rentré aux vestiaires avec trois buts de retard. Le remplaçant de Manuel Neuer s'est interposé devant Sabitzer (23e) et Bernardo (27e). Des opportunités que Leipzig a assurément regretté au final, même si Poulsen (47e) et Werner une nouvelle fois (65e) ont scoré au retour des vestiaires.
Des Bavarois déchainés vers la fin
Essuyer une lourde déroute ne faisait pas honneur à un champion sortant. Le Bayern a donc mis un point d'honneur à se rebiffer. Au début, c'était simplement pour sauver les apparences. La réduction du score d'Alcantara (60e) a même été suivie par un quatrième but de Leipzig. Mais, en marquant une troisième fois à la 84e par le biais de Lewandowski, auteur d'une tête victorieuse après une frappe de Robben sur la transversale, le Bayern s'est mis à y croire. Bien lui en a pris. Dans les arrêts de jeu, les visiteurs ont marqué deux nouvelles fois pour passer in-extremis de la position à celui du vainqueur. Un scénario qui n'est pas sans rappeler celui qu'ils avaient vécu en 1999 contre MU mais en leur défaveur. David Alaba transformait d'abord un coup franc sur une frappe magnifiquement enroulée en pleine lucarne. Puis, c'est Arjen Robben qui défiait les lois de la nature en signant une accélération foudroyante à la 95e sur laquelle il a éliminé un défenseur pour ensuite piquer joliment le ballon au-dessus du gardien sorti à son encontre. Quel finish et quel match ! Cela valait bien la peine d'atteindre l'avant-dernière journée de la saison pour vivre un tel spectacle.