Dans ce véritable "16e de finale" mercredi (17h55 GMT) à Amsterdam, l'Atalanta part avec un léger avantage puisqu'un nul suffira au bonheur des hommes de Gian Piero Gasperini (8 pts) alors que ceux de Erik ten Hag (7 pts) doivent impérativement l'emporter.
La "Dea", qui a perdu un peu de sa flamboyance avec l'accumulation des matches, doit cet avantage au point arraché en fin de match contre le modeste Midtjylland (1-1), une semaine après l'exploit à Liverpool (2-0).
"Au début de la phase de groupes, je pense qu'on aurait signé pour disputer le dernier match dans cette position", a reconnu Gasperini, conscient des difficultés actuelles de certains de ses joueurs-clé, comme Alejandro "Papu" Gomez.
Il n'a ainsi pas regretté le report du match de championnat dimanche contre l'Udinese, en raison de fortes pluies, un répit bienvenu avant le déplacement décisif aux Pays-Bas.
L'Atalanta Bergame a pris goût à la Ligue des champions après ses débuts réussis la saison dernière. Avec son jeu en mouvement et ses buts spectaculaires, elle avait séduit l'Europe, notamment lors des huitièmes de finale contre Valence (4-1, 4-3), avant d'échouer in extremis en quart contre le Paris SG (1-2).
Atalanta encore novice
L'expérience acquise a payé cette saison quand la "Dea" a réussi, dans certains moments difficiles, à sauver quelques points importants, comme à l'aller face à l'Ajax (2-2, après avoir été menée 2-0). Ce qui n'a pas empêché quelques trous d'air, comme à domicile face à Liverpool (0-5), pour une équipe qui doit être physiquement au top pour dérouler son jeu ambitieux.
Au regard de cette Atalanta gourmande mais encore novice au niveau international, l'Ajax fait figure de mastodonte avec ses quatre victoires en C1. Un passé riche que le club avait conjugué de nouveau au présent lors de la saison 2018-2019: ses jeunes loups avaient bousculé l'ordre établi, sortant le Real Madrid et la Juventus, avant de chuter en demi-finales face à Tottenham.
Dix-huit mois plus tard, que reste-t-il de cette formation rafraîchissante, qu'entraîne toujours le flegmatique et peu charismatique Erik Ten Hag, biberonné en partie aux préceptes de Pep Guardiola quand il dirigeait l'équipe réserve du Bayern (2013-2015) ? Pas grand-chose, au-delà d'une certaine idée d'un football spectaculaire, indissociable du club.
Les héros de cette épopée - De Jong (Barcelone), De Ligt (Juventus), Ziyech (Chelsea), Van de Beek (Manchester United), Dolberg (Nice)... - sont partis, même si cinq titulaires de la demi-finale perdue contre Tottenham sont encore là: le gardien Onana, Mazraoui, Blind, Tagliafico et Tadic.
Valorisation des actifs
Des jeunes comme Perr Schuurs (21 ans), Ryan Graverbergh (18 ans), Jurgen Ekkelenkamp (20 ans) Jurrien Timber (19 ans) pointent le bout de leur nez en équipe première, mais la relève n'est pas encore au niveau des standards de l'Ajax.
Si le club néerlandais, bien aidé par la présence à tous les étages d'anciennes vedettes du club (Overmars, van der Sar…), continue à militer pour l'importance de l'intégration de jeunes issus de son centre de formation, le recrutement onéreux de joueurs venus d'ailleurs n'est plus un sujet tabou.
Sont ainsi arrivés des jeunes talents prometteurs et potentiellement rentables financièrement parlant comme le milieu défensif mexicain Edson Alvarez (CF America, 15 M EUR), le défenseur central argentin Lisandro Martinez (Defensa, 7 M EUR) ou, plus récemment, l'ailier brésilien Antony (FC Sao Paulo, 16 M EUR).
Une politique de développement de joueurs qui est aussi la marque de fabrique de l'Atalanta Bergame. Pour l'Ajax, comme pour la "Dea", la valorisation des actifs sera forcément plus rapide s'ils peuvent être exposés au printemps dans la vitrine de la Ligue des champions. Pour le vaincu, ce ne sera que les joutes moins prestigieuses de la Ligue Europa.