"Hansi Flick aiguillonne Coman (...) et demande maintenant de la constance à son ailier", commente sur son site internet le magazine allemand du football Kicker, reprenant les propos de Flick en conférence de presse d'après-match.
"Nous le lui avons dit: c'est là qu'est placée la barre, c'est à cela qu'il sera mesuré lors des prochains matches", a lâché le coach, après avoir évidemment félicité son joueur, en rappelant qu'il venait de marquer trois buts lors de ses deux dernières sorties en Ligue des champions (avec le but de la finale en août gagnée 1-0 en août contre le Paris SG).
Et Flick de détailler ses attentes: "Il est important qu'il ne fasse pas seulement des passes décisives, mais qu'il marque aussi des buts. Et il faut le faire en Bundesliga, on doit attendre cela d'un joueur de sa qualité aussi dans les autres compétitions. Nous verrons bien dans les prochaines semaines."
- Gnabry, Sané ou Coman? -
Les chiffres donnent raison à l'entraîneur: l'international français est à 24 ans un homme des grands rendez-vous plus que du travail de l'ombre. Il a marqué 19 buts et délivré 20 passes décisives en 110 matches de Bundesliga, alors qu'en 29 matches seulement de Ligue des champions, il en est déjà à dix buts et onze passes.
Et il sait que les propos de Flick ne sont en aucun cas des menaces en l'air: le Bayern a fait venir cet été de Manchester City le virevoltant ailier international allemand Leroy Sané, de sorte que Sané, Coman et Serge Gnabry sont désormais trois pour deux places! Sans compter Douglas Costa, prêté pour une saison par la Juventus.
Personne n'est assuré d'une place de titulaire, et la concurrence s'exercera de nouveau dès samedi en championnat, pour la réception de Francfort.
De Coman, le club attend ni plus ni moins qu'il se hisse au niveau des légendes Arjen Robben et Franck Ribéry, le mythique duo "Rib-Rob" parti en 2019. Le talent pur de ces anciens n'était peut-être pas supérieur au sien, mais ils étaient les enfants chéris des supporters pour leur état d'esprit de combattants, toujours à 100%, tant dans la grisaille des samedis à Mayence ou Fribourg que sous les projecteurs de la Ligue des champions.
- Courage et patience -
Interrogé au coup de sifflet final, Coman a affiché l'ambition de continuer sur sa lancée: "Mon but en finale, oui, j'y pense encore un peu, mais maintenant c'est une nouvelle saison, une nouvelle Ligue des champions (...) Je prends beaucoup de plaisir dans cette équipe et j'espère que nous allons continuer à gagner", a-t-il dit, dans un allemand encore scolaire mais très correct, pour la première fois en direct à la télévision.
Ces heures de gloire viennent récompenser le courage et la patience de l'ancien Parisien, dont la carrière a été hachée par une série de blessures.
En 2018, deux graves ruptures ligamentaires consécutives à la cheville gauche l'ont contraint à quasiment neuf mois d'arrêt, et privé d'une convocation au Mondial en Russie. Alors que ses coéquipiers du Bayern Corentin Tolisso, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez ont soulevé, eux, la Coupe du monde.
Dans une interview à l'automne 2018, le jeune homme avait même évoqué la possibilité d'arrêter sa carrière si son corps continuait à le trahir. Par chance pour le Bayern, il a très vite changé d'avis.