Cavani décrié, Cavani maladroit, mais Cavani buteur, encore et malgré tout. L'Uruguyen au charisme discret, relégué dans l'ombre de Neymar depuis l'arrivée du Brésilien, a de nouveau fait parler son sens de l'équipe et son mental hors norme, dimanche en clôture de la 10e journée de L1.
Il avait raté presque l'immanquable à la 18e minute, lorsque sur un centre de volée de Kurzawa, il ratait la cible à deux mètres des buts de Mandanda. Mais en fin de match, après le but de Thauvin (78), qui pensait bien offrir sa première victoire à Marseille contre le Paris SG depuis novembre 2011, et après l'exclusion de Neymar (87), le buteur uruguayen est allé chercher un coup franc. Puis, il l'a frappé, cadré et marqué (2-2, 90+3).
La marque des grands. Quand tout va mal pour Paris, Cavani est toujours là. Il ne fait jamais faux bond.
Pourtant, on aurait pu penser que Neymar, la star parisienne, allait être ce sauveur. Alors que son équipe n'était pas dans sa meilleure période, il avait même bonifié, d'une frappe du gauche parfaitement croisée, un excellent travail de percussion d'Adrien Rabiot (1-1, 33).
Neymar permettait alors au Paris SG de revenir à hauteur de Marseille. Car les Phocéens avaient été les premiers à tirer. Par leur Brésilien, eux aussi: Luiz Gustavo, 30 ans, 41 sélections avec les 'Auriverde', mais une culture du football plutôt germanique, tant il est arrivé jeune en Allemagne et à longtemps évolué en Bundesliga.
Car Marseille avait mené une première fois au score. Puis une deuxième, grâce à Florian Thauvin. L'international français a d'ailleurs failli devenir une légende marseillaise.
Le vélodrome en fusion
Lorsqu'il s'est jeté sur le centre de Njie, c'est tout le Vélodrome qui s'est jeté avec lui à la 78e minute de ce clasico. Depuis novembre 2011, le public marseillais n'avait pas connu tel espoir.
On se serait cru revenu à l'été 2016, lorsque la France battait l'Allemagne (2-0) en demi-finale de l'Euro dans un stade en fusion. Le même bruit, la même joie.
Et qui de plus symbolique que Thauvin pour entrer dans la légende. Lui qui gamin, a toujours rêvé de jouer pour Marseille. Ce gamin qui, même vendu à Newcastle, rêvait de fouler à nouveau la pelouse du Stade Vélodrome. "Mon petit frère", comme l'appelle Steve Mandanda.
Auparavant, Neymar, lui, avait été exclu, pour un deuxième avertissement et avoir trop protesté. Il faut dire qu'il avait subi un traitement de faveur après la pause. Sakaï et Thauvin le secouaient (52). Puis Luiz Gustavo le chassait sur la largeur du terrain avant de faire faute (56). Le public aussi le déstabilisait, l'empêchant de frapper deux corners (60 et 73).
Mais c'est dans ces conditions que l'on voit le sang-froid de chacun. Neymar a craqué, Thauvin s'est révélé. Mais c'est Cavani qui a empoché la mise. Et Paris qui peut souffler...