Il est des rencontres qui décident de destinées et le duel entre Chelsea et Arsenal en faisait partie cet après-midi à Stamford Bridge. Les joueurs d’Antonio Conte arrivaient pleins de confiance, après 18 victoires en 23 matches, au sommet du championnat anglais et neuf points devant leurs rivaux du jour. Lors du match aller ils avaient coulé à l’Emirates Stadium et cette défaite avait convaincu l’entraîneur italien de passer à un système de 3-5-2 qui depuis a produit d’excellents résultats.
Le duel de cet après-midi pouvait permettre aux Gunners, dans une mauvaise passe et privés de leur entraîneur Arsène Wenger confiné aux tribunes, de recoller sur le leader. Dans les premières minutes les coéquipiers d’Alexis montraient leurs intentions en pressant haut et récupérant la balle aux abords de la surface.
Résistant bien à ces poussées adverses, Chelsea mettait ensuite la machine en route et se procurait des occasions par Hazard et Pedro, virevoltants et toujours disponibles. Les blocs se faisaient bien face et les lignes défensives axiales empêchaient toute attaque placée de se développer. Le match s’équilibrait, la solution ne pouvait venir que des ailes, jusqu’à un coup du sort et du coude. Sur un centre de Moses vers Diego Costa, la tête de l’attaquant terminait sur la transversale et Marcos Alonso suivait bien.
Sautant dans l’air, il percutait Hector Bellerin et catapultait la balle dans les filets. Cela pouvait être une faute mais le but était finalement validé. Dès lors les Blues prenaient le large, Arsenal souffrait et perdait son excellent arrière droit, remplacé par Gabriel.
Replacé à un poste inhabituel de latéral, le défenseur brésilien sonnait le glas de la révolte et adressait une énorme tête sauvée par Courtois. Les joueurs d’Arsenal se repliaient, subissaient le jeu des leaders du championnat.
La seconde période démarrait sous les mêmes auspices et le génial Eden Hazard marquait un but exceptionnel peu après la reprise sur une course fantastique en solo qui doublait la mise et entérinait la domination de Chelsea sur ce match et cette saison.
Face à une telle domination collective, Arsène Wenger réagissait en faisant entrer Olivier Giroud et Danny Welbeck mais ces changements offensifs ne portaient pas de fruit. Les Blues géraient tranquillement leur avantage sans souffrir défensivement, hormis sur une tête croisée de l’attaquant anglais que Thibaut Courtois détournait avec brio.
Chelsea laissait le ballon à ses adversaires, faisait tourner son effectif avec les sorties de Pedro et Hazard, et marquait quand même un troisième but. Sur son premier ballon, Cesc Fabregas profitait d’un loupé de Petr Cech pour inscrire un but décisif dans la course au titre. L’ancien milieu d’Arsenal ne fêtait pas son but face à ses anciens coéquipiers, mais tout le public se levait pour célébrer ce grand pas dans la course au titre.
Ce but symbolisait la domination technique de Chelsea et sa profondeur d’effectif, se permettant de faire entrer des joueurs comme Willian et Fabregas quand Arsenal n’avait pas de solution pour remplacer Bellerin par un latéral droit de métier, ni pallier les absences de Cazorla notamment. Olivier Giroud sauvait l’honneur en fin de partie mais des pancartes sortaient de la partie du stade dédiée aux visiteurs demandant le départ d’Arsène Wenger.
Chelsea est désormais clairement favori pour le titre, une belle histoire quand on se souvient de la déconfiture du match aller entre ces mêmes équipes. Une nouvelle fois les Gunners flétrissent en deuxième partie de saison, peut-être pour la dernière fois sous l’égide de leur emblématique entraîneur en fin de contrat.