Le simple souvenir de sa frappe tonitruante sur la barre transversale du Parc des Princes aurait peut-être incité Bruno Génésio à le titulariser dimanche soir pour le match retour face au PSG au Groupama Stadium (21h00). Mais ce sont plutôt ses dernières performances - et notamment celle signée mercredi soir à Guingamp - qui feront de Tanguy Ndombélé une des pièces maîtrisses de l'OL dans le choc au sommet entre le leader de Ligue 1 et son dauphin. Depuis plusieurs semaines, ses prestations changent la face des matches d'une équipe que Bruno Génésio devrait même faire évoluer pour l'y intégrer malgré quelques problématiques tactiques et managériales.
Un 4-3-3 qui se déguise dans le 4-2-3-1
Depuis le début de la saison, Bruno Génésio aligne un 4-2-3-1 guidé par la volonté de mettre Nabil Fekir dans les meilleures dispositions à un poste de numéro 10 qui lui permet d'exprimer au mieux ses qualités. En construisant l'équipe autour de son capitaine, l'entraîneur lyonnais a donc décidé de lancer un milieu de terrain occupé par l'indéboulonnable Lucas Tousart et Houssem Aouar, véritable révélation de la première partie de saison. Pourtant séduisant à chacune de ses apparitions, Tanguy Ndombélé a été relégué au banc dans un rapport de force qui tend désormais à s'inverser. "Tanguy a permis de ressortir les ballons. Il a toujours des prises de balles vers l'avant ce qui permet de casser les lignes. Ses passes ont été judicieuses et ont fluidifié le jeu", analysait Bruno Génésio après la rencontre face à Guingamp. Auteur de 4 passes décisives en seulement 11 titularisations (15 matches joués), l'ancien amiénois apporte au jeu rhodanien une grosse présence dans l'entrejeu, une explositivé balle au pied et un profil box to box qu'il est le seul à posséder.
Parmi tous les joueurs du championnat à avoir tenté plus de 50 dribbles, il est d'ailleurs celui qui se distingue par le plus haut taux de réussite (73,2%). Plus parlant encore, malgré un temps de jeu inférieur aux habituels titulaires, Tanguy Ndombélé est le quatrième joueur à créer le plus d'occasions de buts (18) depuis le début de la saison en Ligue 1. Des statistiques qui prennent plus de relief alors que certains manques apparaissent parfois dans l'entrejeu lyonnais. Après avoir expérimenté le 4-3-3 fin décembre en intégrant Ndombélé au milieu et en excentrant Nabil Fekir, Bruno Génésio semble avoir trouvé une solution intermédiaire dans l'utilisation de deux systèmes en un grâce à la polyvalence de Nabil Fekir, capable selon la physionomie des rencontres d'évoluer un cran plus bas pour alterner entre un rôle de relayeur et son poste préférentiel derrière l'attaquant.
Memphis Depay, le dommage collatéral ?
Les performances de Tanguy Ndombélé incitent donc Bruno Génésio à faire jouer la concurrence quitte à chambouler les postes établis. "Tanguy me pose des problèmes, mais de bons problèmes, expliquait-il récemment en conférence de presse. C’est à nous de trouver le bon équilibre, le bon système en utilisant les bons joueurs aux bons postes". Problème, le 4-2-3-1 ne le permet pas vraiment. Et puisque le technicien n'envisage pas de faire jouer Ndombélé ailleurs que dans le coeur du jeu, c'est Houssem Aouar, presque incontournable et plus polyvalent, qui s'exporte sur le côté gauche de Memphis Depay. À la recherche de l'équilibre dans cette "nouvelle" formule, le Néerlandais n'est pas dans une bonne posture.
Plus réticent à faire les efforts défensifs qu'Houssem Aouar qui adopte naturellement un positionnement plus médian, Memphis Depay pourrait donc faire les frais du remaniement. Souvent tancé pour son manque d'implication défensive à la perte du ballon, l'ancien joueur de Manchester United s'est donc assis sur le banc des remplaçants à Guingamp pour ce qui ressemblait plus à une répétition d'avant PSG qu'à une volonté de le préserver pour l'échéance. Si rien n'est inscrit dans le marbre, l'intégration de Tanguy Ndombélé aura donc déporté la concurrence sur un poste différent de celui que tout le monde l'imagine occuper dimanche soir face à Paris. Et pour le reste de la saison ?