724 minutes. C'est le temps qu'il a passé sans marquer en compétition avec la 'Seleçao', jusqu'au but contre l'Argentine qui a ouvert les portes de la finale de la Copa.
Ce sommet qui se profile, dimanche face au Pérou au mythique Maracana, ravive les souvenirs des Jeux olympiques de Rio-2016 et de la médaille d'or remportée aux côtés de Neymar, grand absent de cette Copa.
"J'espère être champion à nouveau. Les JO, c'est une autre ambiance, mais notre parcours dans cette Copa est assez similaire. On s'était aussi faits siffler en début de compétition", rappelle le joueur de Manchester City.
La 'Seleçao' a été conspuée lors de ses deux premières sorties, contre la Bolivie (3-0) et le Venezuela (0-0), mais c'est justement à partir du premier match de Jesus en tant que titulaire, contre le Pérou, qu'elle s'est réconciliée avec ses supporters.
Et quoi de mieux pour rallumer la flamme dans le cœur des fans qu'un but face au grand rival argentin en demi-finale. Un but libérateur pour le pays hôte du tournoi et pour l'attaquant qui avait traversé tout le Mondial-2018 et les quatre premières rencontres de cette Copa sans faire trembler les filets.
"J'ai senti que j'allais marquer"
Il avait même raté un penalty en fin de match lors de la victoire 5-0 contre le Pérou, que les Brésiliens retrouveront donc en finale.
Son dernier but en compétition avant l'Argentine ? Une éternité : il faut remonter au 10 octobre 2017, contre le Chili (3-0), lors de la dernière journée des qualifications pour le Mondial-2018.
"Je suis content d'avoir marqué, j'ai tout fait pour, dès la première seconde du premier match de la Copa", souffle, soulagé, le joueur de 22 ans, qui vient de vivre une saison mitigée avec les "Citizens".
"Je suis attaquant, je veux marquer à tous les matches. Parfois, les choses n'arrivent pas toujours quand on le veut, mais il faut être persévérant".
"J'ai senti que j'allais marquer lors de ce match. Je l'ai visualisé dans mon esprit. J'étais très confiant et j'ai marqué sur une belle action collective", confie-t-il encore.
Une action somptueuse, débutée par un petit pont de Philippe Coutinho sur Leandro Paredes, suivi d'un festival du capitaine Dani Alves : coup du sombrero sur Marcos Acuna avant de décaler Roberto Firmino, dont le centre à ras de terre a trouvé Jesus seul aux six mètres.
Et comme il aime partager, le numéro 9 a offert un caviar à Firmino en deuxième période, après une chevauchée fantastique qui a mystifié trois défenseurs argentins.
"Savoir rester debout"
Il aurait pu se jeter dans la surface pour obtenir un penalty, mais a préféré poursuivre son action, tout en puissance.
"Je n'ai jamais pensé à me jeter. Quand je tombe, c'est que je suis vraiment déséquilibré. Parfois, on tombe pour rien, on rate une occasion de but et on n'obtient même pas de penalty. Il faut savoir rester debout".
Une déclaration qui en dit long sur l'état d'esprit de cette 'Seleçao' privée de Neymar, crack régulièrement critiqué pour ses simulations théâtrales.
"Je suis content de notre prestation, de tous les efforts fournis par notre équipe. Il faut jouer tous les matches avec cette mentalité".
Seule ombre au tableau : l'attaquant a dû sortir à dix minutes de la fin en raison de douleurs à un genou, même s'il devrait pouvoir tenir sa place en finale contre le Pérou.
Ce serait une fin parfaite pour l'histoire de Gabriel Jesus dans cette Copa, commencée sur le banc, cédant à Firmino la place d'avant-centre titulaire occupée au Mondial.
Mais Tite s'est rendu compte au fil de la compétition que les deux attaquants pouvaient évoluer ensemble et a commencé à aligner Jesus sur l'aile droite, le poste de ses débuts avec Palmeiras.
"Nous avons montré que nous nous connaissons bien et nous nous entendons bien, quelle que soit la position", insiste Firmino.
Le Maracana attend avec impatience le prochain show du duo.