Le football français est-il en grand danger pour les mois à venir ? Aux difficultés liées au Covid-19 et donc à l'absence de revenus de billeterie pour les clubs, s'ajoute la guerre des droits TV, qui est loin d'être terminée.
Après l'échec cuisant connu par Mediapro, le LFP va désormais devoir trouver un nouveau diffuseur, si ce n'est plusieurs, et l'espoir de voir 'Canal Plus' récupérer rapidement les droits s'est envolé cette semaine. La chaîne cryptée attend plutôt un nouvel appel d'offres pour se positionner, ce qui va nécessairement prendre plusieurs mois.
Pendant ce temps, le flou demeure sur les modalités de diffusion de la fin de la saison en cours, et sur les finances des clubs à court et moyen terme. Ce qui inquiète plusieurs d'entre eux, à l'image de Dijon.
Interrogé par Eurosport, le président du club bourguignon Olivier Delcourt s'est dit très préoccupé par la situation, craignant de ne pas pouvoir continuer la saison prochaine. "Il n'y aura pas de souci pour payer les salaires de l'ensemble de nos salariés jusqu'à la fin de saison, même sans rentrée d'argent", a-t-il tout d'abord tempéré.
Avant de se montrer plus alarmiste : "Mais la réalité économique du club, c'est, certes, qu'on tiendra jusqu'à la fin de saison mais qu’on ne repartira pas la saison d'après."
"À la fin de cet exercice, on aura mangé toutes nos réserves et l'ensemble des fonds propres du Dijon FCO cumulés depuis sept ans que je suis à la tête du club. C'est notre projection. J'espère que d'ici la fin de saison, on aura trouvé la solution pour faire rentrer un minimum d'argent."
Selon lui, c'est principalement la question des droits TV qui est en train de plomber les clubs, alors que la Ligue espérait toucher plus d'un milliard d'euros par saison à partir de cette année avec l'arrivée fracassante de Mediapro dans le paysage médiatique.
"C'est inimaginable de manger le fruit de dizaines d’années de travail sur un seul exercice, une seule opération, poursuit encore Delcourt. On pouvait absorber la crise du Covid grâce à l'aide de l'Etat et des exonérations de charges. Mais les droits TV, c'est catastrophique."