"La journée d'hier (mardi) a été un petit peu ternie par la grave blessure de Toni (Antonio) Rüdiger": c'est par cette litote, avec son calme et son flegme habituels, que Löw a tenté mercredi de relativiser la rupture du ligament croisé antérieur du genou droit du défenseur.
Cette blessure est "une chose extrêmement malheureuse avant tout pour (Rüdiger)", qui avait "continuellement progressé au cours de sa saison avec l'AS Rome (...) et était vraiment dans une très grande forme", a-t-il rappelé.
Il n'empêche que Jonathan Tah (23 ans), rappelé mercredi par Löw pour remplacer Rüdiger poste pour poste, a très peu de chances d'être aligné en défense centrale aux côtés de Jerome Boateng, dimanche à Lille contre l'Ukraine (21h00). Tout au plus son arrivée permet-elle à la Mannschaft de devenir la sélection la plus jeune de la compétition (25,81 années).
Et du coup, le casse-tête de Löw se complique, car Rüdiger devait déjà pallier l'absence de Mats Hummels, toujours pas complètement remis d'une déchirure à un mollet. Le néo-Munichois n'a repris l'entraînement avec ballon que mercredi, mais à part.
"Il y a une évolution positive. On va pouvoir augmenter progressivement la charge de travail", a jugé Löw.
Au point de le voir revenir avant les matchs à élimination directe ? Rien n'est moins sûr.
Pour le sélectionneur des champions du monde, en défense centrale, il n'y a "que deux possibilités envisageables: la première, c'est Mustafi, qui a déjà une certaine expérience internationale, l'autre c'est de faire glisser Benedikt Höwedes dans l'axe".
Plutôt Boateng/Mustafi
Avec trois matchs du Mondial-2014 au compteur sur ses 10 sélections, Shkodran Mustafi, stoppeur de Valence (24 ans), semble tenir la corde.
Höwedes, stoppeur en club, à Schalke, a surtout pour lui d'avoir été champion d'Europe Espoirs, dans une sélection où il faisait équipe avec Boateng dans l'axe. Mais tout cela remonte à 2009.
Recentrer Höwedes aurait aussi le désavantage de devoir lui trouver un remplaçant à droite, dans une sélection où le seul latéral de métier est Jonas Hector, arrière gauche de Cologne, 9e de la dernière Bundesliga, ce qui en dit long sur la misère allemande à ces postes-là.
Car l'Allemagne, orpheline de l'emblématique capitaine Philipp Lahm depuis le sacre mondial au Brésil, était déjà vulnérable sur ses flancs.
Jerome Boateng, l'autre stoppeur titulaire, ne semble pas non plus au mieux physiquement: mardi, il n'a pas participé à l'opposition, seulement à l'échauffement collectif. "Par simple mesure de précaution", a assuré mercredi Löw, qui a aussi des soucis un cran plus haut.
Devant la ligne des défenseurs, le futur milieu défensif de Manchester City, Ilkay Gündogan, a en effet jeté l'éponge il y a quelques semaines, et l'Allemagne reste inquiète pour son capitaine Bastian Schweinsteiger.
Absent des terrains depuis fin mars, le milieu de Manchester United a joué 25 minutes contre la Hongrie en amical samedi (2-0), mais il ne sera très probablement pas titulaire contre l'Ukraine, aux côtés de Sami Khedira, lui aussi blessé au printemps et qui n'a repris la compétition qu'il y a quelques semaines.
Les trois derniers jours d'entraînements avant le match à Lille ne seront pas de trop pour permettre à Löw de trouver la solution.