Ce qui devait être une fête aurait pu être un vrai cauchemar pour Lyon ce jeudi. L'OL a vu l'avant-match de son duel contre le Besiktas perturbé par de graves incidents. A deux doigts d'être reportée, la rencontre a finalement eu lieu. Menés dès le début du match, les 'Gones' ont longtemps couru derrière le score avant de renverser la vapeur en toute fin de partie. Un finish heureux pour une soirée ô combien compliquée.
Le premier quart de finale européen au stade Parc OL ne laissera pas un très grand souvenir à son club hôte. Cela ne peut être le cas lorsque tout l'avant-match a été gâché par des violences de tout genre. Le pire a été évité mais ce n'est donc pas le succès acquis sur le fil qui effacera le sentiment qu'il y a eu ce jeudi une très mauvaise publicité pour Lyon et le football français en général.
Une avant-match gâchée par de multiples incidents
Quelques minutes avant le coup d'envoi de la partie, après que les joueurs des deux camps ont terminé les échauffements, des incidents ont éclaté dans les tribunes entre les supporters de l'OL et ceux de l'équipe turcs. Des affrontements qui n'étaient que le prolongement de ce qui s'est passé hors de l'enceinte. Malgré un dispositif de sécurité exceptionnel, des échauffourées avaient éclatés. Et les policiers ont été contraints de faire usage des gaz lacrymonèges pour ramener le calme.
Pelouse envahie et violents incidents au Parc OL
A l'intérieur du stade, les services d'ordre ont été, en revanche, un peu plus débordés. Moins nombreux, ils n'ont pas pu empêcher une centaine de spectateurs d'envahir la pelouse. Il était alors 20h40 et une grosse menace a alors logiquement pesé sur la tenue de cette rencontre. A l'origine, ce sont des pétards jetés dans le virage sud du stade qui ont provoqué ce mouvement de foule.
Aulas au milieu des supporters
Devant ce triste spectacle, et la regrettable image renvoyée auprès de l'Europe, Jean-Michael Aulas a tenté de rétablir l'ordre. Le président lyonnais a pris son courage à deux mains et est descendu sur le terrain pour appeler les supporters à regagner leurs sièges. Par la suite, au lieu de retourner dans sa tribune présidentielle, il s'est rendu auprès du capo avec les fans lyonnais. Alors qu'une réunion de crise se tenait au même moment dans les loges du stade entre les dirigeants de l'UEFA, JMA se tenait au milieu des Lyonnais, partagé entre l'inquiétude et l'incrédulité.
Finalement, le calme est revenu. Avec l'aide des CRS, la pelouse a été totalement évacuée. Constatant que les conditions étaient de nouveau réunies pour le déroulement du match, les instances européennes ont donné le feu pour que le match ait lieu. Quarante-cinq minutes après l'horaire prévu, le coup d'envoi a été donné.
Sur le terrain aussi, Lyon a souffert
Avec tout ce qui s'est passé en marge de cette rencontre, il n'était pas facile de se replonger dans le jeu. Et ce sentiment a été confronté avec l'entame du match complètement manquée réalisée par les Lyonnais. Après 15 minutes de jeu, les hommes de Genésio se retrouvaient dos au mur. Sur l'une des premières incursions turques dans leur surface, ils se sont fait surprendre par un tir croisé de Ryan Babel. Il y a huit ans, le Néerlandais avait déjà scoré contre les 'Gones' lorsqu'il portait le maillot de Liverpool. Il a récidivé et cette réalisation a fait encore plus mal.
A 0-1, les Lyonnais ont semblé déboussolés. A la 20e, Nabil Fekir a trouvé la transversale mais c'est la seule possibilité d'égalisation qu'ont eu les Lyonnais durant le reste de la première période. Il a fallu attendre véritablement l'heure du jeu pour voir les vice-champions de France reprendre du poil de la bête. Ils ont acculé leurs opposants dans leur moitié de terrain et ont multiplié les assauts. Valbuena (64e), Lacazette (71e) et Tolisso (78e) ont tous loupé d'un rien le but de parité. On crut alors que la soirée allait être maudite jusqu'au bout. C'était sans compter sur la persévérance des 'Gones'. A la 83e minute, Tolisso finit par faire sauter le verrou turc. A la suite d'un coup franc, il se retrouve à la retombée du cuir et bat Fabri de l'extérieur du pied. A 1-1, l'OL a été revigoré et sur la lancée de ce but, il en a ajouté un deuxième dans la foulée. A la 84e, un pressing de Jeremy Morel sur le gardien adverse a porté ses fruits et a permis à l'ancien Marseillais d'arracher la victoire.
La victoire est courte et ne garantit rien par rapport à la qualification. Mais, elle est précieuse et surtout réconfortante au vu du supplice qu'aura constitué cette soirée. Si l'OL passe dans sept jours, il aura survécu à un vrai traquenard.