Cette décision annoncée mardi par le gouvernement de la Fédération internationale de football "va à l'encontre de la bonne gouvernance", a ajouté M. Borbély qui s'est interrogé sur la suite qui sera donnée "à des centaines de cas encore en instruction".
La Fifa, réuni au Bahrein où a lieu jeudi son congrès, a décidé mardi de ne pas renouveler les mandats des deux présidents de sa commission d'éthique, le Suisse Cornel Borbély et l'Allemand Hans-Joachim Eckert, à l'origine de la suspension de Sepp Blatter et Michel Platini.
Cette même commission avait ouvert "en 2016 une enquête préliminaire à l'encontre de Gianni Infantino", président actuel de la Fifa à la suite d'informations données par des lanceurs d'alerte notamment sur l'utilisation d'avions privés. Cette procédure avait ensuite été classée.
À l'issue d'une décision qui doit être encore formellement entérinée jeudi par les 211 fédérations membres de la Fifa, la magistrate colombienne Maria Claudia Rojas succédera à M. Borbély à la présidence de la chambre d'instruction.
Le Grec Vassilios Skuris, ancien président de la Cour européenne de justice, deviendra président de la chambre de jugement pour succéder à M. Eckert.
"Le travail de la commission d'éthique ne convenait pas à certains employés et responsables de la Fifa", a ajouté M. Borbély lors d'une conférence de presse en présence de son collègue allemand.
"Ce n'est pas un grand jour pour la Fifa", a également commenté M. Eckert qui a rappelé que la commission avait apporté "plus de transparence dans son travail" en obtenant le droit de transmettre certaines informations à la presse.
"Nous avons été très étonnés par le processus" qui a conduit au non-renouvemment "de nos mandats. Nous l'avons appris par la presse", a encore indiqué M. Borbély, alors que le processus prévoit "un préavis de quatre mois".
"Notre départ n'était pas nécessaire et repose uniquement sur des motivations politiques", a encore indiqué le magistrat suisse, spécialiste de la lutte contre la criminalité économique.
L'ancien procureur du canton de Zurich qui a ajouté que "des centaines de dossiers d'instruction sont encore en cours", a assuré qu'il "n'y aurait pas de sabotage" mais s'est interrogé sur la suite qui serait donnée à ces dossiers.
Les deux hommes qui devaient participer mercredi à une réunion d'un groupe de travail sur l'éthique ont annulé leur participation. Au lieu d'assister comme prévu jeudi au 67e congrès, ils vont rentrer en Suisse dans la journée.