Sur la pelouse du Celtic, le Bayern peut assurer sa qualification en 8es de finale (en cas de victoire cumulée à un succès ou un nul du PSG contre Anderlecht) mais voit son secteur offensif affaibli par les blessures de Franck Ribery, Thomas Müller et la dernière en date, celle de Robert Lewandowski.
"Une hiérarchie très claire"
Le jour même de son retour à Munich début octobre, le coach de 72 ans, auréolé de toute sa gloire du triplé de 2013 (coupe-championnat-Ligue des champions), a exposé sa philosophie.
"Ces dernières années, il y avait une hiérarchie très claire dans l'équipe du Bayern" a-t-il dit, "plusieurs joueurs avaient du poids dans le vestiaire. Il est important de restaurer cette hiérarchie".
D'emblée, Heynckes a donc défini une équipe-type, formée des figures emblématiques du club. Il leur a rendu le prestige et les responsabilités qui vont avec, que Carlo Ancelotti, limogé fin septembre, leur avait ôtées en instaurant une rotation permanente.
Avec l'enchaînement des matches deux fois par semaine, les autres jouent évidemment, mais sont utilisés comme des doublures, pour pallier les blessures ou permettre aux titulaires de souffler entre deux rencontres à fort enjeu.
Les champions d'Allemagne ont déjà joué cinq matches avec Heynckes: neuf joueurs en ont débuté au moins quatre.
Perdants : les recrues d'Ancelotti
"Tolisso, James ou Süle. Les joueurs arrivés cet été au Bayern pour des millions d'euros sont désormais le second choix. Et ça ne devrait pas changer de sitôt avec le nouvel entraîneur", constate le site 'Sport1'.
Ces trois hommes, "chouchous" d'Ancelotti, avaient été titularisés pour le match de prestige de Ligue des champions à Paris, au détriment de poids lourds comme Hummels, Boateng, Ribéry ou Robben.
La défaite 3-0 a provoqué le limogeage de l'Italien. Et l'arrivée d'un nouveau coach à la vision diamétralement opposée.
"Pour moi personnellement c'est un peu plus compliqué", a admis l'ex-Lyonnais Corentin Tolisso, titulaire en début de saison, qui s'est retrouvé sur le banc pour les trois premiers matches de l'ère Heynckes.
Même désillusion pour James, arrivé du Real Madrid à la demande expresse d'Ancelotti : "Évidemment que (le limogeage de l'Italien) n'a pas fait plaisir à James. Mais nous sommes tous des professionnels et il faut regarder vers l'avant. James le sait", a témoigné son ami Javi Martinez.
Quant à Niklas Süle, le jeune arrière central néo-international, il est devenu une roue de secours pour la charnière des champions du monde Boateng-Hummels.
Gagnants : les monstres sacrés
"Le secret du succès d'Heynckes ?", écrit le quotidien 'Bild Sport' : "S'appuyer sur un onze bien rodé. Plus de rotation comme sous Ancelotti, mais une ossature solide".
L'équipe-type est formée, en gros, des anciens du triplé de 2013, auxquels on peut ajouter pour l'instant deux jeunes: Kingsley Coman et Joshua Kimmich.
Coman n'est là que parce que Ribéry s'est blessé, à la veille de la prise de fonction de Heynckes. Mais l'ex-Parisien de 21 ans a remarquablement saisi sa chance. Il a été titularisé pour les quatre premiers matches du nouveau coach.
Kimmich, à 22 ans, est l'un des meilleurs latéraux du monde, indéboulonnable en équipe nationale. Désigné comme successeur du légendaire Philipp Lahm, il est déjà un poids lourd du club.
Les autres piliers du nouveau système sont les monstres sacrés du Bayern : Hummels et Boateng en défense centrale, Alaba en latéral, Thiago et Vidal au milieu, Müller, Robben et Lewandowski en attaque, secteur toutefois décimé qui va obliger Heynckes à bricoler.
Ribéry devrait avoir sa place dans cette liste dès son retour, probablement en janvier.
Dans les buts enfin, Sven Ulreich n'est pas contesté, mais il rendra ses gants à Manuel Neuer lorsque le portier champion du monde et capitaine de l'équipe reviendra de blessure, pas avant début 2018.