L'AS Monaco a concédé sa deuxième défaite en Ligue des champions mardi contre Besiktas, leader du Groupe G (1-2). Le club princier, demi-finaliste de la compétition la saison dernière, se retrouve déjà dos au mur avec seulement un point pris en trois journées. Un résultat difficile à avaler pour les hommes de Leonardo Jardim, qui n'ont plus gagné depuis quatre matches toutes compétitions confondues. Didier Tholot, l'ancien entraîneur du FC Sion, 16e de finaliste de l'Europa League en 2015-2016, a analysé la prestation monégasque, décryptant les faits au fil de la rencontre.
"D'abord un problème de confiance"
"Il y a d'abord un problème de confiance. On l'a senti dès le début de match, en défense notamment. Tosun, l'attaquant de Besiktas, a beaucoup décroché, il a pu se retourner sans subir la pression de l'axe central. Sur le plan offensif, on n'a pas non plus vu beaucoup de prises de risques. Les centres, qui sont pourtant l'une des qualités de Monaco, ne sont jamais arrivés. Les joueurs étaient appliqués, mais pas libérés, et ce manque de confiance a engendré des écarts entre les lignes. N'étant pas suffisamment agressifs, ils ont été un peu trop sur le reculoir et n'ont pas osé se livrer défensivement."
"Dans l'équilibre d'équipe, Fabinho est trop seul"
"Au fil des minutes, on s'est aperçu que ce n'était pas seulement un problème de confiance, c'était aussi un problème tactique. L'équipe, en déséquilibre, a laissé des espaces à l'adversaire, et à partir du moment où les lignes s'écartaient il n'était plus possible d'être agressifs. Dans cet équilibre, on s'aperçoit que Fabinho est trop seul au milieu de terrain. Sur ce match, il était le seul capable de défendre, mais on ne peut pas tout lui demander. Tielemans n'a pas été assez agressif, Moutinho n'a pas été présent à la récupération du ballon. Ça a mis l'équipe en danger sur deux points essentiels. Premièrement, elle a récupéré le ballon beaucoup moins vite et s'est donc projeté moins vite vers l'avant. Deuxièmement, elle s'est mise en danger sur les attaques rapides de l'adversaire, on l'a vu sur le premier but de Besiktas."
"Une complémentarité moins évidente que la saison dernière"
"La complémentarité, c'est ce qui fait ton équilibre d'équipe. À partir de là, on est obligés de faire un parallèle avec la saison dernière où tu avais Mendy-Lemar sur un côté, Silva-Sidibé de l'autre, Bakayoko-Fabinho au milieu, et Germain ou Mbappé avec Falcao devant. Fabinho était bonifié par Bakayoko, Mendy par Lemar, et ainsi de suite. Tous les binômes qu'on a cités permettaient d'avoir un équilibre d'équipe que Monaco a de moins en moins voire plus du tout aujourd'hui. C'est quelque chose qui est très difficile à construire, surtout quand on est devant notre petit écran, mais c'est incontournable pour gagner en efficacité."