Le club breton avait commencé fort en allant prendre une claque 4-0 à Nîmes lors de la première journée de championnat. Il a aussi perdu 3-2 contre Marseille et à Angers, 3-1 à Nantes, 3-0 contre Strasbourg.
Mais il s'est aussi imposé 3-2 à Lorient et contre Lille ou encore 4-1 contre Saint-Étienne. Au total, 52 buts marqués ou encaissés en 15 matches, soit une moyenne de 3,46 buts par match, loin devant tous les autres en Ligue 1.
Actuellement 10e au classement avec 22 points, désormais plus proche des places européennes que de la relégation, Brest affiche la 5e meilleure attaque avec 25 buts marqués (derrière Paris, Lille, Lyon et Montpellier) mais la 2e pire défense avec 27 buts encaissés (devant Nîmes).
Au fur et à mesure des performances et contre-performances, le club a essuyé quelques tempêtes, au point de douter de sa stratégie, comme l'a reconnu l'entraîneur Olivier Dall'Oglio, évoquant plusieurs fois des réflexions approfondies au sein de l'encadrement.
Au final, le jeu l'a emporté, au nom du divertissement des supporters dans un contexte sanitaire toujours compliqué: "On vit une période difficile, et quand je m'assieds devant ma télé pour regarder un match, je n'ai pas envie de m'ennuyer. Et donc j'ai pas envie d'ennuyer les autres. Il faut faire au mieux pour le club, on veut évidemment se maintenir. Mais on veut jouer", expliquait Dall'Oglio en novembre.
- "Flamboyants" -
Pour cela, Brest a souvent su faire le spectacle, avec des buts d'anthologie, sur des exploits individuels comme le geste façon kung-fu d'Irvin Cardona à Dijon ou collectifs comme l'ouverture du score contre Lorient, conclue par Romain Perraud après 58 secondes de possession avec 17 passes où 10 Brestois ont touché la balle.
Petit à petit, l'équipe a pris ses marques et commencé à se poser davantage en défense, sous la houlette du capitaine Jean-Kevin Duverne. Le gardien Gautier Larsonneur, excellent la saison dernière, se montre de nouveau décisif, les attaquants s'impliquent plus...
"C'est dû à une prise de conscience collective", a expliqué vendredi Dall'Oglio. "Aujourd'hui, je veux que les joueurs gardent cette idée de jeu, de se donner pour le spectacle, mais en même temps qu'ils y mettent de l'efficacité".
"On ne peut pas toujours être flamboyants", a-t-il reconnu la semaine dernière après une victoire compliquée face à Reims (2-1).
Depuis fin novembre en effet, la moyenne de buts par match a baissé à 2,5 buts et dimanche, Brest, la seule équipe de L1 à n'avoir encore pas enregistré de match nul, a mis fin à cette drôle de statistique avec un nul 2-2 obtenu à Lyon.
Mais là encore, dominés par des Lyonnais qui restaient sur cinq victoires consécutives, réduits à 10 pour le dernier quart d'heure, ils ont pourtant fait vibrer leurs supporters en arrachant l'égalisation dans les dernières minutes et en manquant de peu le "hold up" sur une ultime contre-attaque de Cardona.
On ne s'ennuie pas devant un match de Brest ? "Nous non plus, je peux vous dire. On peut finir la saison très fatigués !", a assuré Dall'Oglio dimanche. "Ce qu'on veut n'est pas toujours compris mais (...) ça ne triche pas, ça avance. On est dans le bon sens".