Le Croate a beaucoup d'expérience. Il n'est pas le genre à s'enflammer rapidement après une victoire, ni à tout révolutionner après une défaite. Celle à Rennes (2-1) lors de la dernière journée l'a même confortée dans son entreprise. Il en est certain, Monaco visera haut cette saison.
"La route est encore très longue, c'est un marathon, estime Kovac. Mais contre Rennes, on a vu qu'on était compétitif. On est proche des meilleurs. Cela donne de bonnes sensations, en interne au club, au niveau du staff, des joueurs et de la direction".
L'ancien entraîneur du Bayern Munich évacue les éventuelles mauvaises ondes. "Pour être compétitif au top, il faut parvenir à maintenir le niveau de notre première période à Rennes durant tout un match", estime-t-il.
- "Un bon futur" -
"Quand on perd, le moral est au plus bas, on n'est généralement pas positif, poursuit-il. Moi, je le suis. On ne peut pas changer le passé. Il faut aller de l'avant, pour améliorer le futur. Et je vous assure, l'atmosphère et l'ambiance sont très bonnes, sur le terrain comme dans les vestiaires".
Cesc Fabregas, autre personnage expérimenté, en témoigne. Tout en pointant les manques des entraîneurs précédents, notamment de Leonardo Jardim qu'il ne nomme pas.
"Avant Robert Moreno et Niko Kovac, on ne travaillait pas beaucoup tactiquement et physiquement", tacle le milieu catalan. "On était un peu perdu. Niko a apporté beaucoup de choses intéressantes, sur le plan tactique et de l'analyse. Les nombreux changements d'entraîneurs n'ont pas aidé. Maintenant, on est sur une bonne dynamique. Si on continue comme ça, cette équipe a un bon futur".
Dans un 4-3-3 compact, avec Fabregas dans un rôle à la Pirlo et des attaquants premiers défenseurs pour presser haut l'équipe adverse, Monaco commence à trouver son style.
Fabregas, dont Kovac dit qu'il "sait changer le rythme d'une rencontre", estime être positionné à la place la plus efficiente. "Je joue plus bas. Je pense que c'est la meilleure place pour moi désormais", analyse-t-il. "Je touche beaucoup de ballons. Certes, je n'ai plus mes jambes de 20 ans, je ne peux plus enchaîner les sprints. Mais avec intelligence et dans une équipe bien structurée, c'est mon futur".
- "Tomber et mieux revenir" -
Autour de lui, Aurélien Tchouameni, Youssouf Fofana, Sofiane Diop, Alexandr Golovin et bientôt Florentino Luis (prêté par Benfica) savent d'ailleurs ce qu'ils ont à faire pour protéger ses lignes de passe. "Les jeunes sont intelligents, assure Fabregas. Ils travaillent bien, écoutent bien et sont disciplinés. On va dans la bonne direction."
Tout n'est pourtant pas rose en Principauté. Au-delà d'un nombre toujours trop élevé de joueurs sous contrat et d'un "loft" d'une dizaine d'entre eux qui s'entraînent en marge du groupe en attendant un éventuel départ, le jeu ne donne pas systématiquement satisfaction.
Pour viser le podium, Kovac insiste sur différents axes de travail. L'animation offensive est largement à parfaire. Les sautes de concentration sont trop courantes et les temps faibles, mal maîtrisés.
"Que l'on soit à Munich ou à Monaco, on veut toujours gagner", lance-t-il. "Il n'y pas de différences. Mais ici, on a beaucoup de jeunes. Si l'un d'eux fait une erreur, il faut qu'il apprenne de celle-ci. On lui donne le maximum d'informations pour comprendre ce qui n'a pas été et le faire progresser".
"On doit progresser, c'est certain", conclut Kovac. "Mais dans le processus de développement on peut tomber, perdre parfois. C'est pour mieux revenir et gagner à nouveau."