Remarqué pour sa conduite de balle, ses dribbles incessants et ses trois buts en neuf matches, il a honoré en octobre sa première sélection en équipe de France Espoirs, avec à la clé un but (et un penalty raté) contre le Liechtenstein (5-1).
Il a d'ailleurs été de nouveau convoqué pour les deux prochains matches des Espoirs, après la réception de Lillois auréolés de leur succès face à l'AC Milan (3-0) dans un stade Francis-Le Blé pour la première fois à huis clos.
"Je ne suis donc pas surpris qu'il soit rappelé", déclare son entraîneur Olivier Dall'Oglio. "Et pourtant, ce n'est pas une mince affaire quand on voit les joueurs convoqués".
Il faut dire que le jeune homme aux faux airs de Ben Arfa est né sous une bonne étoile: le 14 juillet 1998, quand la France fêtait encore sa première étoile.
"Rattraper le temps perdu"
"C'est un joueur qui va assez vite, qui a une bonne technique et qui court beaucoup. Il peut jouer à plusieurs postes de milieu offensif: à droite, à gauche, et dans l'axe en soutien d'un attaquant", poursuit Dall'Oglio, qui l'a surtout utilisé à gauche.
Mais avant tout, "Romain, c'est un garçon qui veut rattraper le temps perdu à Monaco. Il veut avancer, il est ambitieux, il est sérieux, il bosse, il a des objectifs", explique-t-il.
Né à Asnières en banlieue Nord de Paris, formé à Tours avant de gagner Monaco en 2017, Faivre n'a fait que quelques apparitions en Ligue 1 sur le Rocher.
Brest avait déjà tenté de le faire venir l'an dernier, mais Monaco tenait à l'envoyer à Bruges, un club satellite. Le jeune milieu ayant refusé, il a encore passé une année en National 2, avant que Brest revienne à la charge.
Il ne devait être qu'un complément d'effectif, explique Olivier Lorenzi, le directeur sportif du club breton. Mais il a su s'imposer dès la reprise comme un titulaire indispensable.
Filon monégasque
"Je suis toujours prudent, c'est un joueur encore jeune, encore perfectible", prévient Lorenzi, qui ne s'inquiète d'ailleurs pas de la baisse de régime affichée par son poulain lors des derniers matches. "C'est normal pour un joueur qui découvre l'enchaînement de matches de haut niveau".
"Il est bien entouré, bien encadré, il a la tête sur les épaules. Il faut aussi être patient, nous vis-à-vis de lui et lui vis-à-vis des étapes à passer", explique le directeur sportif.
Cette bonne pioche dans le vivier monégasque n'est cependant pas une nouveauté pour le club breton: en 2018, le milieu défensif Ibrahima Diallo, lui aussi formé à Tours et oublié à Monaco, avait été le premier à traverser toute la France. Il vient de repartir pour Southampton (Premier League) pour 15 millions d'euros. Faivre le retrouvera lundi avec les Espoirs.
L'été 2019, Irvin Cardona, vainqueur de la Coupe Gambardella avec Kylian Mbappé en 2016, avait suivi : 7 buts pour sa première saison, seulement un cette saison, mais quel but ! Une reprise de volée en pleine extension, façon kung fu, en septembre à Dijon.
Mais ce n'est qu'une coïncidence, assure Lorenzi. "Je crois qu'il y a beaucoup de joueurs qui sont formés dans des bons clubs en France, et pas seulement à Monaco, qui malheureusement n'ont pas toujours la chance de pouvoir percer dans leur équipe première", explique-t-il, déjà à la recherche des prochaines aubaines.