"Je ne suis pas fou, je regarde le classement. Même si, quand on regarde dans le détail, il n'y a jamais eu de matches scandaleux (...), il y a urgence à prendre des points", reconnaît l'entraîneur breton avant cette 7e journée.
Une nouvelle contre-performance face à Brest serait de mauvais augure pour les Canaris, qui doivent ensuite se déplacer à Lens, promu qui marche sur l'eau, avant de recevoir l'ogre Paris SG.
Officiellement, Gourcuff garde la confiance de la famille Kita, qui en est pourtant déjà à son 14e entraîneur en 13 années à la tête du FC Nantes.
"Il essaie de fédérer, il est calme et ça me fait du bien, ça nous fait du bien", a déclaré à L'Equipe Waldemar Kita, qui ne parle cependant plus comme en début de saison de prolongation du contrat du technicien breton, engagé jusqu'à l'été prochain.
"On va redresser la barre, on fait confiance au coach. Les joueurs font aussi confiance au coach, c'est fondamental. Il y a des saisons comme ça où il faut s'accrocher", a assuré devant la presse son fils Franck Kita, tout en lâchant: "Le jour où l'on sentira que ça devient compliqué..."
Or les limogeages d'automne ne sont pas une incongruité à Nantes. René Girard en a fait les frais en 2016, Miguel Cardoso en 2018. Même avant l'ère Kita, le vénéré Raynald Denoueix a été remercié quelques mois après le dernier titre de champion de France en 2001.
- "Il manque l'intensité" -
Mais Nantes était alors 19e ou même lanterne rouge. Gourcuff n'en est pas là, d'autant que ce début de saison lui a réservé des adversaires coriaces pour débuter et des faits de jeu défavorables, comme l'expulsion d'Andrei Girotto dès la 3e minute à Nice ou le but refusé à Randal Kolo Muani pour un hors-jeu microscopique à Monaco.
L'inquiétude réside plutôt dans un malaise latent au sein du club, avec une fracture entre Gourcuff et le centre de formation et des épisodes d'énervement autour de retards répétés de certains joueurs à l'entraînement.
Et malgré quelques belles phases de jeu ici ou là, l'inquiétude vient surtout d'une certaine apathie des Canaris sur le terrain, de leur jeu qui ronronne, à l'image du triste 0-0 récolté contre des Bordelais vite réduits à 10 lors du match d'ouverture du championnat.
"Il manque l'accélération, il manque l'intensité. C'est parfois lié à un aspect mental. C'est une notion d'agressivité, pas dans le sens du contact, mais dans l'engagement. Pour être décisif, dans les deux zones de vérité, il faut avoir la capacité de mettre de l'intensité, de jouer juste", reconnaissait l'entraîneur breton début octobre.
- Les recrues attendues -
Très attendus en ce début de saison, Moses Simon, Marcus Coco et Ludovic Blas se sont montrés décevants, sans être forcément catastrophiques, et l'éclosion spectaculaire de Randal Kolo Muani, revenu de prêt à Boulogne (National) et qui vient d'étrenner sa première convocation en équipe de France Espoirs, ne suffit pas à réveiller le groupe.
Peut-être les arrivées en toute fin de mercato du latéral droit Sébastien Corchia et surtout de l'attaquant Jean-Kévin Augustin, venus tous deux se relancer après des expatriations ratées -- le premier à cause de blessures, le second plutôt de soucis de comportement -- y parviendront-elles, même si ces deux recrues manquent encore de rythme.
En tout cas, Olivier Dall'Oglio, l'entraîneur de Brest, se méfie: "(Nantes) est une équipe très solide et cohérente. Dans le jeu, je ne les sens pas en difficulté, il leur manque juste à régler quelques détails pour remporter leurs matches. Espérons que ce ne sera pas contre nous."