Deux ans d'emprisonnement avec sursis et une amende de 50.000 euros ont également été requis contre M. Geronimi.
En quatre ans, le président du SCB a dépensé 500.000 euros en paris sur des courses de chevaux. Une véritable addiction, que ce quinquagénaire en polo et jean a avouée à la barre mardi. "C'était compulsif, je n'étais pas moi-même, j'étais en folie", a-t-il expliqué.
Pour régler ces dettes de jeux, toutes effectuées au Café Riche, une institution bastiaise, dont le gérant comparaissait pour recel de biens sociaux, Pierre-Marie Geronimi utilisait des chèques de la société de location de voitures qu'il gérait.
Ce Corse né en Guadeloupe a déjà été condamné fin mai par le tribunal de commerce de Bastia à cinq ans d'interdiction de gérer une société, une décision dont il a fait appel.
Admettant sans détour sa faute, ce père de deux jeunes enfants a mis en avant sa volonté de "sauver sa société" et de limiter la "casse" salariale pour les 18 employés de son entreprise de location de voitures.
Le procureur de la République Nicolas Bessone a rejeté cet argument, estimant que le Bastiais ne pouvait être considéré comme "un chevalier blanc". Sur la personnalité de M. Geronimi, jamais condamné, il a notamment rappelé que le café PMU qu'il fréquentait chaque jour était réputé pour être un "bar du milieu".
Il a conclu qu'il fallait qu'il "quitte la vie commerciale". "Il ne faut plus qu'il gère quoi que ce soit", a ajouté le magistrat. Le mandataire liquidateur de la société LAC, qui s'est constituée partie civile, demande 225.000 euros conjointement à Pierre-Marie Geronomi et au gérant du PMU.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 12 septembre.
Le SC Bastia, relégué en Ligue 2, a vécu une saison cauchemardesque sur le terrain et en dehors, avec plusieurs affaires impliquant ses supporters qui ont fini devant les tribunaux.