Depuis le 30 septembre et l'effondrement d'une barrière lors de la réception de Lille, les discussions autour du promu amiénois ont été bien éloignées du sportif. Vendredi, c'est le parquet qui a rendu ses premières conclusions.
"Les premières constatations effectuées par l'expert et les enquêteurs ont révélé des anomalies dans les modalités de fixation de la barrière métallique dégradée, de même que dans celles des barrières identiques installées dans le stade", a expliqué le procureur de la République Alexandre De Bosschère dans un communiqué.
La veille, la Ligue de football professionnel (LFP) avait annoncé que le match de Championnat prévu à Amiens le 21 octobre était délocalisé au Havre, décision que le club picard a vivement regretté.
Et il est loin d'être garanti pour l'instant que le match suivant à domicile - la réception du champion Monaco le week-end du 18 novembre - se déroule à la Licorne...
C'est dans ce contexte très particulier que l'entraîneur amiénois Christophe Pelissier a préparé le déplacement de son équipe, en mal de points (16e, mais avec un match en moins) à Toulouse.
"Quand on parle du club de manière négative, ça impacte toujours le vestiaire", reconnaît-il. "Comme je l'ai dit aux joueurs, la seule manière de nous exprimer, de redonner du baume au cœur, c'est d'être performant sur le terrain. C'est notre seule moyen d'expression."
"Cela fait un moment que l'on s'était éloigné du foot. On veut redonner une bonne image du club, de la ville, et montrer nos qualités sur un terrain vert", assène le coach picard.
"Cette saison, rien ne nous sera épargné..., poursuit, un brin amer, Pelissier. Pour autant, le groupe sera très motivé. On a tous envie de surmonter ces difficultés. On commence une série de tous les dangers, mais qui peut être aussi source de motivation et de performance."
'Pas faire les pleureuses'
L'entraîneur amiénois pense à bien faire à Toulouse, mais se projette également sur la "réception" de Bordeaux au Havre une semaine plus tard.
"Je n'ai pas tous les éléments pour réagir mais je crois que le club et Amiens Métropole avaient pris toutes les précautions pour pouvoir accueillir Bordeaux en toute sécurité. Maintenant, il faut comprendre la LFP qui ne voulait pas prendre de risque. De toute façon, les joueurs et le staff ne font que subir la situation. Je ne connais pas assez le dossier pour parler d'injustice."
"Sportivement, on ne va pas faire les pleureuses. Sur le terrain, il y a onze joueurs contre onze joueurs. On est dans une logique de performance."
Le discours est identique du côté des joueurs, et notamment du défenseur Bakaye Dibassy pour qui la priorité est de "prendre des points" à Toulouse.
"Oui j'ai suivi les jours qui ont suivi l'accident qui nous a tous marqués. On était content qu'il n'y ait pas de blessés graves", souligne, malgré tout, l'international malien.
"Je pense que le club a bien géré la situation. La Ligue a décidé de délocaliser la rencontre contre Bordeaux au Havre, on s'y attendait un peu et nous ne sommes pas scandalisés. Je suis persuadé que nos supporters feront le déplacement. On y sera comme chez nous."