"Monaco a joué avec l'équipe de CFA à Paris et n'a pas respecté la Coupe de France". Voilà la phrase qui revient depuis quelques jours aux oreilles de la direction du club de la Principauté.
Cette dernière n'esquive pas. Dès la fin de la rencontre, Vadim Vasyliev, le vice-président monégasque expliquait: "C'est mon rôle de prendre des décisions. Je les assume toujours. Après, c'est quitte ou double."
Car Monaco, dont la cote de popularité était au plus haut jusqu'alors, s'est mis à dos une bonne partie des passionnés de football, comme de nombreux professionnels ou anciens joueurs qui n'ont pas compris cette option.
15 matches en 50 jours
"Ceux qui parlent ainsi ne comprennent pas", lâche Jardim, visiblement agacé par les polémiques. Il tente une nouvelle analyse.
"Je n'ai pas fait de choix, je n'avais pas d'autre possibilité, précise l'entraîneur portugais. On connait bien nos joueurs, leur capacité et le niveau actuel de charge de travail. On est l'équipe qui joue le plus en Europe (56 matches depuis le début de la saison, ndlr)."
"Nous avons 13 matches d'affilée, c'est chaud, poursuit-il. On comprend ça quand on joue. Celui qui n'a jamais enchaîné trois matches tous les trois jours, comment peut-il parler de 13 ou 14 matches disputés tous les trois jours ? Il ne peut pas en parler."
En fait, cette demi-finale de Coupe de France était le 8e match disputé par Monaco lors des 26 derniers jours. Et il reste à l'équipe de Jardim, 7 rencontres (5 en L1, 2 en Ligue des champions, sans parler d'une éventuelle finale) à disputer sur les 24 jours suivant l'impasse parisienne. Soit un match tous les trois jours sur 15 rencontres consécutives!
C'est un rythme impossible à tenir pour un effectif aussi réduit que celui du club de la Principauté. Le staff médical, inquiet de la fatigue de certains, a d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme. Et Jardim a écouté. Il doit aujourd'hui regretter d'avoir laissé filer en prêt Corentin Jean à Toulouse (qui ne jouera d'ailleurs pas contre Monaco samedi) et Adama Traoré à Rio Ave au Portugal cet hiver.
"Charge émotionnelle"
"En plus, tous ces matches sont des matches décisifs, insiste Jardim. Donc avec une charge physique et émotionnelle importantes et différentes. Si, par exemple, on n'était que 3e du championnat, sans jouer le titre, cette charge émotionnelle serait plus faible."
Ce qui n'est pas le cas. Car Monaco a la possibilité de devenir champion de France pour la première fois depuis l'an 2000. Et pour cela, Jardim et son équipe devront se défaire de Toulouse. Or le Téfécé a déjà battu Monaco à l'aller (3-1) et pris quatre points contre le Paris SG cette saison (2-0 à Toulouse, 0-0 au Parc).
"Ce match contre Toulouse est fondamental dans la course au titre", lance le défenseur Kamil Glik qui a déjà évacué la défaite de mercredi, "vue à la télé". "Il est encore plus important que celui contre la Juve (demi-finale aller de C1 le 3 mai à la maison, retour le 9 à Turin). Il nous manque peu pour parvenir à notre objectif de gagner le championnat. Tout ne dépend que de nous. Il faut gagner quatre matches."
Histoire d'entériner les choix récents auprès de la majorité des passionnés de football, des supporters du club, mais aussi de Dmitry Rybolovlev, le président milliardaire, qui entend soulever un trophée cette saison.