"Tu jouerais ce match-là, à trois journées de la fin, tout le monde te dirait que c'est un match à six points, à douze points même. On en n'est pas encore là, mais ça reste important". L'entraîneur Thierry Laurey a tout résumé. Le Racing, avant-dernier de L1 avant la 8e journée, n'est pas aux abois mais déjà dans l'urgence de "stopper cette spirale" qui le tire vers le fond.
Après deux mois de compétition, l'apprentissage de l'élite est compliqué, comme prévu, pour un effectif confronté de plein fouet à la réalité. Et les détails qui font la différence à ce niveau fuient cruellement les Alsaciens. "C'est un centre raté, une passe interceptée, c'est pas mal de petites choses qui te plombent dans ton jeu", expose le coach.
Contre Nantes (1-2) dimanche, c'était des "erreurs de placement" qui ont permis aux 'Canaris' d'envoyer deux missiles dans la lucarne de Bingourou Kamara. Dans le même match, Strasbourg totalise pourtant 53 centres, 22 tirs dont seulement 5 cadrés, 12 corners et une possession de balle à 62%.
"Si on regarde juste les stats, on aurait dû gagner. On a été dangereux et Nantes a subi. Ils ont été réalistes sur les miettes qu'on leur a laissées. On a de bonnes bases mais la réalité c’est qu'on n'a pas pris de points", confirme le milieu de terrain Benjamin Corgnet qui garde toutefois "bon espoir".
À un "chouïa"
"T'as quand même des mecs qui ont couru douze bornes contre Nantes. Et ils se débrouillent pas trop mal avec le ballon. Ça veut dire que t'as des mecs qui mouillent le maillot, qui s'accrochent mais aujourd’hui, il nous manque un petit chouïa", lâche Laurey qui veut voir le verre à moitié plein.
Résultat pour le moment : le Racing affiche une volonté certaine sur le terrain mais une naïveté encore plus évidente, parfois criante, comme à Guingamp (2-0) et Monaco (3-0).
Si l'on compte le nombre de duels remporté face à la très rigoureuse formation de Claudio Ranieri, on peut espérer du côté de la Meinau que ce "chouïa" n'est peut-être pas si loin d'être comblé, surtout si les défenseurs Dimitri Foulquier et Abdallah Ndour reprennent du service d'ici un mois comme prévu.
Mais il va falloir montrer encore plus à Dijon, un adversaire pour le maintien qui a ramené de haute lutte un point de Lyon (3-3), avant un mois d'octobre compliqué.
Après la trêve internationale, Strasbourg accueille Marseille et se déplace à Nice, deux européens, avant de recevoir à la Meinau, Angers, désormais clairement aguerri à la L1.
"C'est sûr, on n'est pas dans les meilleures conditions pour ces matches-là", confie Corgnet. "Mais les plus importants, entre guillemets, sont ceux face aux équipes de notre Championnat".
Guingamp et Amiens font aussi partie des équipes qui jouent le maintien mais Strasbourg a déjà perdu contre eux. Voilà pour le verre à moitié vide.