Arrivé à Lille sur la pointe des pieds durant l'hiver 2019, Reinildo a notamment profité des blessures de Domagoj Bradaric pour s'imposer en tant que titulaire dans le couloir gauche cette saison. Suspendu face à Toulouse, le 22 février dernier, celui qui a un profil plus défensif que le Croate, devrait être titularisé face à l'Olympique de Marseille, ce dimanche soir. Sa cinquième titularisation sur les six derniers matches toutes compétitions confondues.
Installé chez les Nordistes, l'ancien de Benfica et de Belenenses, au Portugal, revient de loin. Et c'est un euphémisme de le dire. Originaire du Mozambique, Reinildo s'est construit dans des conditions particulièrement difficiles, comme il l'a confié en toute transparance dans les colonnes de 'France Football'.
"Il faut lutter, ne jamais se résigner"
"La vie quotidienne n'a pas beaucoup évolué dans notre pays qui reste pauvre. Autrefois, je n'avais pas forcément à manger, je parcourais de grandes distances à pied et c'était la galère pour trouver un endroit pour dormir. Je n'avais rien. Cela a développé ma volonté d'atteindre mes rêves. J'ai perdu mon père, qui était entraîneur, quand j'avais onze ans. Il m'avait dit, à dix, que si je travaillais dur, je pourrais devenir un professionnel", a raconté le joueur du LOSC.
"Je l'ai fait aussi pour ma mère, qui s'est retrouvée seule. Elle me suivait partout avec les déplacements de supporters. Il y a de bons joueurs au Mozambique. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut lutter, ne jamais se résigner. La différence se fait au mental", a ensuite ajouté le défenseur, déterminé. Une trajectoire impressionnante, donc, pour celui qui, enfin arrivé au haut niveau, a eu la chance de disputer la prestigieuse Ligue des Champions cette saison.