Etat des forces et faiblesses des trois prétendants :
Lyon, question d'équilibre
Classement : 2ème, 32 points (+22)
Une attaque de feu et une défense centrale enfin au niveau. Avec son trident Depay-Mariano-Fekir, capable faire la différence à tous moments, l'OL s'est imposé comme la 2ème formation la plus prolifique de l'élite (40 buts), juste derrière le PSG (48 buts). Et en charnière centrale, l'un de ses points faibles récurrents la saison dernière, l'OL semble avoir retrouvé une stabilité autour du Brésilien Marcelo, à l'étoffe d'un patron.
Mais attention au déséquilibre, notamment dans la récupération du ballon, dans cette formation tournée vers l'offensive.
Si la recrue Ndombélé (20 ans) et la révélation Aouar (19 ans) ont stabilisé l'entrejeu aux côtés du jeune taulier Tousart (20 ans), le bloc lyonnais a tendance à se fragiliser quand certains joueurs ne respectent pas le repli défensif. Un reproche longtemps fait à Memphis Depay, coupable par exemple sur le 2ème but lillois lors de la défaite 2-1 à domicile fin novembre.
Car sur les côtés, les latéraux rhodaniens ne sont pas tous au même niveau pour combler les brèches. A droite, Kenny Tete s'est montré beaucoup plus sûr que Rafael, tandis que Marçal et Ferland Mendy, n'ont pas encore pleinement convaincu à gauche. Suffisant pour devenir vice-champion ?
Monaco, retrouver l'allant
Classement : 3ème, 32 points (+21)
Le départ massif de ses talents après la magnifique saison 2016/2017 a eu plus de conséquences fâcheuses que prévu: déjà 9 longueurs de retard sur la tête et une élimination dès le 1er tour de la C1. "On savait que ce serait difficile, explique l'entraîneur Leonardo Jardim. Mais on a toujours l'espoir, en début de saison, que ceux qui arrivent, soient tout de suite bien".
Cela n'a pas été le cas. Entre les blessés comme Jovetic (depuis son arrivée), Meité (six semaines d'arrêt) ou maintenant Tielemans (jusqu'en janvier), et ceux qui n'ont pas su saisir leur chance à l'image de Ghezzal, Kongolo et autre Diakhaby, les nouveaux n'ont pas été à la fête.
Et les indisponibilités des cadres, tels Sidibé (cinq semaines d'absence) ou Lemar (sept semaines), n'ont pas facilité la tâche du technicien portugais malgré le niveau remarquable affiché par son capitaine Falcao (14 buts en 13 matches).
"La qualité de l'équipe dépend de la capacité technique de chacun, explique Jardim. Or, actuellement, on rate plus de passes. On effectue moins de pressing sur l'adversaire. Et il y a une perte de la capacité à réagir."
Pour retrouver une dynamique de jeu positive, Jardim envisage de réduire un groupe pléthorique, d'autant plus que le rythme de l'ASM va passer à un match par semaine. "Au mercato, il faudra peut-être réduire un peu l'effectif, souligne-t-il. Sept joueur jouent moins. On aura moins de blessés et tout le monde sera plus concentré." Un mal pour un bien ?
L'OM, 'grinta' mais pas de N.9
Classement : 4ème, 32 points (+13)
Rudi Garcia répète chaque semaine, quand on l'interroge sur les objectifs du club olympien, qu'il vise "mieux que l'an dernier (5ème, NDLR), donc au moins la 4ème place".
Sa plus grosse faiblesse ? Le silence embarrassant de ses trois avant-centres. Valère Germain, toujours muet en championnat, n'a plus marqué depuis le 24 août, Clinton Njie a traversé une période euphorique (5 buts entre la 1ère et la 6ème journée) mais ne cadre plus, et Kostas Mitroglou, la recrue vedette, n'a marqué que deux buts "faciles" en huit rencontres et raté beaucoup d'occasions.
Pourtant, l'OM est la seule équipe de L1 ayant marqué à chacun de ses 16 matches. C'est que le danger vient d'ailleurs, notamment d'un Florian Thauvin en feu avec son "double neuf" toutes compétitions confondues : 9 buts, 9 passes décisives.
Mais la plus grande force de cet OM de l'An II du "Champion project" est ce mental d'airain qui résiste à presque tout.
"On a montré un bel état d'esprit, explique Adil Rami. On le voit aux petits jeux à l'entraînement, l'arbitre (il regarde Garcia) ne siffle pas tout le temps et parfois c'est tendu, mais ça se retrouve dans certains matches : on a la 'grinta'".