Revenir en force après une indisponibilité de plusieurs semaines n'est pas donné à tout le monde. Encore moins dans le football de haut niveau. Cela relève presque du miracle. Gabriel Jesus l'a fait. Faisant parfaitement honneur à son patronyme, l'avant-centre brésilien a régalé en signant des prestations aussi éblouissantes qu'avant sa blessure au pied en février dernier. Comme si le coup dur dont il a été victime n'était qu'une simple parenthèse, dont le seul effet était de le booster et le pousser à revenir sur le terrain avec encore plus de hargne et d'envie.
Les statistiques sont là pour témoigner de l'excellente rentabilité de l'ex-prodige de Palmeiras. Il est avec Sergio Aguero le principal artisan du début de saison en boulet de canon réalisé par Manchester City. En cinq matches joués, il a trouvé le chemin des filets adverses à quatre reprises. Et il affiche un ratio d'une réalisation toutes les 82 minutes. En comparaison avec l'exercice écoulé, qui était déjà très prolifique (7), il est en progression (1 but toutes les 93 minutes en 2017/18).
Il cadre plus et marque plus
La plupart des joueurs qui reviennent après une blessure ont besoin d'un minimum de temps pour retrouver leurs repères, une forme physique optimale et aussi la confiance. L'attaquant brésilien n'en a pas eu besoin. Certes, il est plus facile de reprendre sa place au sein d'une équipe de la qualité de City que dans une autre mais comment minimiser le fait qu'il a été décisif 15 fois sur ses 15 matches de Premier League (11 buts et 4 passes décisives) ?
En outre, il est devenu à la fois plus audacieux face aux buts adverses puisqu'il frappe plus fréquemment (3 tirs par match, contre 2,4 durant la dernière campagne) et aussi plus réaliste vu que 80% des frappes cadrées qu'il a réussies (4 sur 5) ont terminé au fond des filets adverses.
Jesus marche sur l'eau. Sa faim et sa détermination sont des explications à sa superbe forme, mais ce ne sont pas les seules. Si le numéro 33 de City a repris de manière aussi séduisante le fil de sa carrière anglaise c'est parce que Pep Guardiola, son manager, a su le mettre dans les meilleures prédispositions.
Depuis le début du nouvel exercice, le coach catalan le fait évoluer dans un système qui semble être taillé pour lui. Un 3-1-4-2 où il exprime parfaitement ses qualités en profitant notamment du soutien de son compère d'attaque Sergio Aguero. Les deux paraissent complémentaires et pèsent de manière égale sur les phases offensives de City.
Si le travail de leurs partenaires n'est pas à minimiser, la disponibilité et la capacité que ce duo a à se démarquer impressionne. Ils sont dans le top 5 des joueurs de Premier League qui touchent le plus de ballons dans la surface adverse.
Une entente parfaite avec Aguero
L'année dernière, dans son 4-2-3-1 préférentiel, Guardiola devait souvent choisir entre Aguero et Jesus. Aujourd'hui, il ne le fait plus. Et ce changement renforce aussi la complicité entre les deux éléments puisqu'il n'existe plus de concurrence directe. Malgré son attirance pour le but, Aguero se montre ainsi de plus en plus altruiste. Et c'est à Gabriel Jesus qu'il délivre le plus de caviars. Le Brésilien doit 4 des 8 derniers buts qu'il a marqués en Premier League à 'El Kun'.
La pépite brésilienne a tout intérêt à ne pas forcer et accepter de souffler quelquefois. Guardiola l'a d'ailleurs bien compris vu qu'il a laissé son jeune attaquant sur le banc pour la première fois, samedi lors du succès contre Crystal Palace. Quand on est en possession d'une perle rare, il est nécessaire d'en prendre le plus grand soin en la ménageant quand le besoin se fait sentir. Avant de faire trembler à nouveau les filets ce mardi face au Shakhtar ?