Pire équipe de la phase retour en Domino's Ligue 2 avec 14 points pris en 19 matches, le FC Sochaux a terminé la saison 2016/2017 dans la deuxième partie de tableau (13e). Un exercice décevant sur le plan collectif pour Mickaël Alphonse (27 ans) qui dresse son bilan, et donne les raisons des difficultés rencontrées par l'équipe d'Albert Cartier (partant cet été).
Nommé dans l'équipe-type UNFP de la saison, l'ancien joueur du FC Rouen ne cache pas son envie de découvrir la Ligue 1 dans un futur proche. Pourquoi pas dès cet été.
Quel bilan tirez-vous de la saison du FC Sochaux ?
On a été bons voire très bons pendant la première partie de saison, et ça a été tout l'inverse lors de la phase retour.
En début de saison, Johann Ramaré disait que Sochaux ne ferait pas tâche en Ligue 1, qu'est-ce qui vous a manqué pour jouer les premiers rôles ?
On a eu trop de problèmes, que ce soit dans l'effectif ou en interne. Il manquait un arrière gauche, on n'avait pas de patron. Johann Ramaré fait partie des joueurs qui ont été écartés par le coach. Il avait ses raisons, mais ce sont des joueurs qui connaissent la Ligue 2, qui ont du métier et ce n'est pas simple de se passer d'eux.
Après le dernier match, vous avez dit que "l'équipe n'a pas été digne du club". Pensez-vous que certains joueurs ont lâché ?
Certains ont lâché et d'autres n'ont pas eu la dalle nécessaire pour ce type de club. Quand on joue dans un club inférieur, ça ne pose pas trop de problèmes. C'est presque normal, mais dans un club comme Sochaux, ce n'est pas possible de ne pas avoir envie.
"Je m'attendais à autre chose en arrivant à Sochaux" Vous attendiez-vous à autre chose en arrivant à Sochaux ?
Oui, je m'attendais à autre chose. Pourtant, quand je suis arrivé, je me suis dit que j'allais devoir me mettre au niveau parce qu'à l'entraînement c'était impressionnant. Mais en match, ce n'était pas du tout pareil. Ceux qui étaient performants à l'entraînement, on ne les voyait plus le week-end.
Comment expliquez-vous cela ?
Il y en a qui ont du mal à accepter la concurrence ou qui n'acceptent pas de jouer à d'autres postes. Du coup, ils ne se donnent pas à fond, mais le football de haut-niveau ça demande des sacrifices pour l'équipe. Alors, oui, il y a des mecs qui n'ont pas joué à leur poste et qui ont été bons toute la saison, mais il y en a d'autres qui ont été en dedans alors qu'il fallait jouer, tout simplement.
Si on comprend bien, Sochaux a surtout manqué d'un collectif...
C'est ça, parce qu'en première partie de saison, ça marchait plutôt bien, mais après la trêve, ça ne s'est pas du tout bien passé. Pour marquer un but, c'était devenu un calvaire, et c'est arrivé d'un coup.
Quand on voit ce qu'a réalisé Amiens, avez-vous des regrets de ne pas avoir fait les efforts pour le groupe ?
Un petit peu, c'est vrai. Quand je vois une équipe comme Amiens, je me rends compte que les montées ne se font pas qu'avec les individualités. C'est vraiment une histoire de groupe. Et on n'a pas été les seuls à se casser les dents. Je pense à Reims, par exemple. S'il n'y a pas de groupe, ça n'a aucun intérêt. On ne se parle plus et ça devient trop compliqué.
À titre personnel, on vous sent déçu, mais avez-vous quand même appris des choses ?
Je ressors satisfait sur le plan individuel même si j'aurais voulais faire mieux. Je suis content et déçu à la fois, parce que j'aurais aimé rester dans la première partie de tableau, mais le coach m'a appris la rigueur. Là, on vient de finir la saison avec 5-6 matches qui ne servaient pratiquement à rien. Ce n'est pas du temps de perdu, mais quand on est au contact des premiers, et même à la lutte pour le maintien, on a une obligation de résultats qui vous pousse à avancer. C'était difficile de garder tout le monde concerné et on n'a pas su le rester.
Vous figurez dans l'équipe-type UNFP de la saison, on imagine que c'est une satisfaction même si c'est une récompense individuelle...
C'est seulement ma deuxième année pro et je suis fier de ça. L'année dernière, j'étais à Bourg-en-Bresse donc je me dis qu'il n'est jamais trop tard, finalement.
"L'objectif, c'est d'aller le plus haut possible" Vous avez grimpé toutes les marches depuis la CFA, il ne reste plus que la dernière à franchir pour accéder à la Ligue 1...
C'est l'objectif. Celui qui ose dire qu'il pas envie d'aller là-haut, il peut faire un autre métier. J'aurais aimé monter cette saison avec Sochaux, mais ce sera peut-être pour l'année prochaine. Ce qui est sûr, c'est que je meure d'envie d'aller en Ligue 1 et je vais tout faire pour.
Aujourd'hui, vous pensez avoir le niveau ?
J'ai l'impression d'en être proche, mais en même temps cette dernière marche est tellement compliquée parce qu'il y a plein de paramètres à prendre compte. Je vais avoir 28 ans au mois de juillet et certains clubs ont tout intérêt à prendre un joueur plus jeune, mais tout est ouvert et on ne sait jamais.
Le départ d'Albert Cartier peut-il vous pousser à quitter le club ?
Je ne sais pas si je peux dire ça parce que je reste dans un gros club français même si aujourd'hui il est en Ligue 2. Pour n'importe quel joueur, l'objectif c'est d'aller le plus haut possible. J'espère que Sochaux va ramener un entraîneur et un staff ambitieux. Je suis sous contrat (jusqu'en 2018) et je ne peux pas en dire plus pour le moment parce que je ne connais pas la suite.
Pour rester, il vous faut quand même des garanties de la part de Sochaux...
À un moment donné, on ne vient pas dans club pour venir dans un club. Si on veut monter en Ligue 1, il faut que tout le monde soit à la hauteur. Moi, je veux qu'on me prouve que le club veut aller là-haut.
Il paraît que Strasbourg, promu, pense à vous pour cet été. Est-ce que vous confirmez ?
Mes conseillers ont peut-être discuté avec eux, mais moi non. Je ne suis pas au courant. J'ai reçu un ou deux messages pour savoir si ça avance avec tel ou tel club, mais je suis en vacances et j'ai envie de souffler avant de penser à tout ça.