Même si Vadim Vasilyev avait prévenu en zone mixte à Lyon dimanche soir et même si le groupe annoncé hier (mardi) avait trahi une partie du secret, l'équipe alignée par Leonardo Jardim en demi-finale de la Coupe de France sur la pelouse du Parc des Princes avait bien de quoi surprendre. Au coup d'envoi, quatre joueurs (Mbae, Andzouana, Muyumba et Beaulieu) fêtaient leur première cape professionnelle quand d'autres comme Jorge (2), Cardona (6) ou N'Doram (6), n'en cumulaient qu'un nombre très relatif. Une équipe quittée en cours de match par Valère Germain et Andrea Raggi, les deux seuls cadres à y avoir participé en dehors du gardien Morgan De Sanctis.
Monaco est à bout de souffle mais reste confiant
Leonardo Jardim n'est pas à créditer seul d'une décision réfléchie et validée par ses supérieurs. À son arrivée en conférence de presse, le technicien portugais l'assumait pourtant à moitié : "Ce n'était pas un choix parce qu'il n'y en avait pas d'autre", expliquait-il. Pas tout à fait vrai. Alors que Monaco possède un "joker" en Ligue 1, pourquoi ne pas l'avoir sacrifié au profit de la Coupe de France ? Parce que le Paris Saint-Germain compliquait les calculs. "Si on avait mis l’équipe titulaire, rien ne dit qu’on aurait gagné", glissait Valère Germain en zone mixte. Car le board monégasque a conscience de son nombre et sait qu'il ne fait pas sa force. "Ce n’est pas impossible de mener 4 compétitions de front, reconnaissait Leonardo Jardim. Certaines équipes y arrivent avec des effectifs de 25 ou 26 joueurs mais je parle de 25 joueurs de top niveau".
Logiquement battu dans un combat inégal, Monaco a donc établi une hiérarchie claire dans ses objectifs. Le titre de champion de France, d'abord. S'il n'alignera pas son équipe type samedi face à Toulouse (17h), il y a tout de même fort à parier que plus d'habituels titulaires, accompagnés de joueurs professionnels, seront sur la pelouse du stade Louis II. Car Monaco n'a plus vraiment d'autres choix que de ramener l'Hexagoal à la maison pour légitimer son sacrifice. "C'est leur choix, c'est respectable, maintenant j'espère pour eux qu'ils vont en profiter", lâchait Blaise Matuidi, un brin dubitatif.
Une pression supplémentaire pour le Rocher ? Pas pour Valère Germain, qui assumait totalement la décision : "Tout le monde nous parle de pression depuis le début de saison mais on arrive à la gérer, à gagner les matches même si en ce moment on ne gagne plus comme en début de saison. On arrive toujours à faire le nécessaire, il nous reste 7 matches, potentiellement 8, puis on partira en vacances l’esprit tranquille". Derrière le titre de champion de France, la demi-finale de Ligue des champions aura donc pris le pas sur celle de la Coupe de France. Quitte à en mettre une, Monaco préfère que la cerise soit même plus grosse que le gâteau.