La séquence a tourné en boucle. Question : "Ça va être dur cette saison d'aller chercher le PSG ?". Regard noir jeté au journaliste, Subasic lança avant de tourner les talons : "C'est bon mon ami, arrête de parler du PSG".
Leonardo Jardim n'est pas surpris. Ni de la réaction épidermique de son gardien au sortir de la déconvenue niçoise, ni de devoir inlassablement expliquer pourquoi Monaco et Paris sont si différents.
"Les joueurs ne voient pas toujours la presse, ils ne prennent pas toujours le temps de tout expliquer. Moi, je vous vois toujours. Alors je peux vous répéter les choses. Les joueurs savent. Les journalistes essaient de comprendre" : du Jardim dans le texte.
Et le technicien de commencer son travail de vulgarisation. "Il ne faut pas oublier le projet de Monaco", dit-il tranquillement. "Outre celui de développement des joueurs, l'objectif sportif est toujours le même (qualification pour la prochaine C1, NDLR). Mais il est impossible de comparer les équipes de Monaco d'il y a deux ans, de l'an dernier, et d'aujourd'hui."
Car, selon lui, "pour effectuer des comparaisons, il faut garder la même équipe". Or, à Monaco, c'est bien sûr loin d'être le cas après les départs des champions de France Mendy, Bakayoko, Silva, Dirar, Germain et Mbappé.
Rendez-vous dans un mois
Malgré les 12 points récoltés depuis le début de la saison, l'actuelle place de dauphin du favori parisien, Jardim estime ne pas jouer dans la même cour qu'un club qui vient de poser 180 millions d'euros sur la table pour lui racheter son plus beau joyau. Comment lui donner tort ?
Mais n'allez cependant pas croire qu'en Principauté, on joue perdant d'avance. Derrière ce discours, il existe une exigence d'excellence. "L'équipe actuelle est une équipe de transition", lance Jardim. "La saison est encore très longue." Il donne rendez-vous dans un mois, pour voir comment se seront intégrées les ultimes recrues Keita Baldé, Stefan Jovetic et Rachid Ghezzal.
Si, pour lui, le Monténégrin est "actuellement celui qui, sur le plan physique, est le plus apte à jouer", il estime qu'une intégration complète se compose d'un ensemble de facteurs dans lequel interviennent aussi la compréhension du jeu de l'équipe et celle du championnat.
À l'association des trois critères, Rachid Ghezzal, est peut-être celui qui sera opérationnel le plus tôt. D'ailleurs, même si son entraîneur revient sans cesse sur ses "deux mois et demi de vacances, puis ses deux semaines en équipe nationale", l'ex-Lyonnais estime, lui, que sa saison a débuté depuis longtemps.
"Rester au contact de Paris"
"Lorsqu'à Metz (1-0, le 18 août pour la 3e journée, NDLR), je rentre et j'ai la chance de donner un ballon de but (à Falcao, NDLR), je me dis que ma saison a déjà commencé", rétorque l'Algérien. "Ensuite, la mi-temps jouée contre Nice était de haute intensité. J'espère être prêt pour jouer 90 minutes."
Après la défaite à Nice et le nul à Leipzig (1-1), Ghezzal n'est "pas plus inquiet que ça". Il a juste hâte de débuter au Stade Louis-II. Hâte aussi d'être de nouveau décisif et de retrouver le goût de la victoire contre Strasbourg, pour rester en haut du classement. Car lui clame son ambition de coller aux basques du PSG.
"On sait très bien que faire la même saison que l'an dernier sera très compliqué", conclut-il : "Alors, on prendra chaque match avec l'ambition de le gagner, pour rester le plus longtemps possible au contact de Paris."