"D'ailleurs si elle gagne, l'Italie n'aura fait que son travail, le minimum qu'on attend d'elle face à une équipe comme la Suède qui ne figure pas parmi l'élite mondiale", ajoute ce sexagénaire, fervent supporter de l'AS Roma, l'un des deux clubs de la capitale.
Battue 1-0 vendredi en Suède, l'Italie doit cependant l'emporter avec deux buts d'écart.
Parmi les tifosi interrogés lundi par 'l'AFP', peu étaient disposés à envisager une phase finale de Coupe du monde sans les 'Azzurri', quatre fois victorieux de la compétition (1934, 1938, 1982, 2006).
"Je n'arrive pas à imaginer une chose pareille. Je pense que la présence de l'Italie en Russie est fondamentale pour que ce soit un beau Mondial", explique Enrico Doddi, un autre sexagénaire.
Un avis partagé par Assunta Crisci, institutrice accompagnant un groupe d'écoliers napolitains en visite dans la Ville éternelle.
"Ce serait terrible de ne pas se qualifier parce que nous sommes habitués à vivre le Mondial de façon très intense, en soutenant notre équipe. Ne pas y participer nous inciterait sûrement à ne pas suivre l'événement", confie-t-elle.
Renvoyer les Suédois "chez eux"
La presse sportive de la péninsule relayait lundi le sentiment national, comme le 'Corriere dello Sport' dont le titre "Passiamo noi !" (Des supporters Suédois posent devant la cathédrale de Milan avant le match face à l'Italie en barrage retour de qualif pour le Mondial 2018 "C'est nous qui passons !"), mise sur une victoire italienne.
Pour la 'Gazzetta dello Sport', c'est "Tout ou rien": "Paradis ou enfer. Ce soir, il n'y a pas le choix: nous devons gagner (et bien) pour éviter la honte de l'élimination", écrit le quotidien.
"Interdit de perdre", a d'ailleurs lancé la maire de Turin, Chiara Appendino (Mouvement 5 étoiles, populiste) sur Twitter, avec une boutade en référence à Ikea, la marque suédoise la plus connue dans le monde: "Ils sont célèbres pour rendre les maisons accueillantes, ce serait dommage de ne pas les renvoyer chez eux".
Plus qu'une défaite sportive, une non-qualification "aurait aussi des conséquences sur le moral des Italiens", estime quant à lui Manuel Sanna, 25 ans.
"J'espère vraiment la victoire parce qu'on en a tous besoin dans cette période difficile", insiste le jeune homme.
"Remise à plat"
"J'ai vécu des défaites, l'Italie a été sortie dès les premiers tours aux Coupes du monde de 2010 et 2014, mais une non-qualification, je n'ai jamais vécu ça et je ne veux pas le vivre", confie Enrico Addati, 18 ans, originaire de Bari dans les Pouilles (sud).
Pour Laura Sobrero, une défaite pourrait toutefois être salutaire pour le football italien.
"Ce serait peut-être l'occasion d'un engagement supérieur à l'avenir et la remise à plat de tout un système", estime cette gênoise qui assure qu'elle fera quand même la fête en cas de victoire.
Pas de quoi de pavoiser, en revanche, pour Enrico Doddi. "Il y aura peu à fêter, l'important c'est de passer ce tour et de vite s'attaquer à la préparation du Mondial parce que l'équipe telle qu'elle est ne va pas".
"Je ne pense pas que ce soit la faute de l'entraîneur, mais plutôt de l'état d'esprit qui ne va pas. Si l'Italie arrive à se persuader qu'elle dispose de bons joueurs, alors elle peut même faire un bon résultat en Russie", explique-t-il.
Pour Antonella Fusti, une défaite serait imputable au sélectionneur. "C'est la faute de ses choix erronés parce nos joueurs sont très bons mais ils sont été mal utilisés", analyse cette enseignante.