Seferovic en a étonné plus d'un avec son début de saison canon en club et sélection: quatre buts en cinq matches sous ses nouvelles couleurs lisboètes, un doublé fin août face à Andorre (3-0) avant d'ouvrir le score et la voie du succès pour la Suisse en Lettonie (3-0) début septembre.
Mais cela n'a pas surpris le sélectionneur de la Nati, Vladimir Petkovic, qui a toujours cru en lui, même quand la dernière saison à l'Eintracht Francfort a viré au maussade pour ce joueur de 25 ans formé au Grasshopper Zurich.
"Le coach m'a toujours maintenu sa confiance, même quand ça tournait moins bien pour moi à l'Eintracht Francfort. Il effectue un grand travail avec tous les joueurs de l'équipe nationale. Il nous parle beaucoup. Avec mon doublé à Saint-Gall (contre Andorre), c'est une manière de le remercier en retour", expliquait début septembre le champion du monde des moins de 17 ans avec la Suisse en 2009.
Samedi, contre une très faible Hongrie (balayée 5-2), l'attaquant est retombé dans ses travers: généreux dans l'effort, il n'est cependant pas parvenu à concrétiser ses quelques occasions, comme sur centre de Xherdan Shaqiri où il n'avait plus qu'à pousser le ballon au fond des filets.
Depuis la fin septembre, le gaucher d'1,83 m est de fait de nouveau dans le dur, à la recherche de son deuxième souffle. En Ligue des champions, lors de la débâcle du Benfica à Bâle (5-0), Seferovic a débuté sur le banc, l'entraîneur Rui Vitória lui ayant préféré le Brésilien Jonas.
"Jouer juste et marquer"
Mais le natif de Sursee (près de Lucerne), issu d'une famille bosnienne, se plaît à Lisbonne, en dépit de la forte concurrence. "Au Benfica, le potentiel offensif est très grand. L'équipe connaît ma manière de jouer et me met dans de bonnes conditions. Sa philosophie est claire: gagner chaque match. Je suis entré dans une nouvelle dimension".
L'attaquant confie avoir signé au Benfica pour "repousser (s)es limites". "Ce grand club me voulait absolument. Je ne regrette pas une seconde mon choix. Maintenant, je dois continuer à travailler dur pour continuer sur cette lancée. C'est là que réside le défi. Continuer pour franchir un palier... Jouer juste et marquer".
L'homme aux 44 sélections pour 11 buts, dont celui de la victoire inaugurale (2-1) face à l'Equateur lors du Mondial 2014 au Brésil, sera très attendu mardi, à la fois par son entraîneur et par ses adversaires qui le connaissent désormais un peu mieux.
Obsédé par le but, il n'a pas apprécié de céder sa place dès la 63e minute au jeune Breel Embolo, samedi contre la Hongrie. Mais Seferovic aura l'occasion de se rattraper mardi, alors que la Suisse tentera de décrocher son billet direct pour un Mondial qu'elle n'a plus raté depuis 2002.
"Cette +finalissima+ s'annonce très belle", souligne-t-il, d'une expression italienne héritée de son passages à la Fiorentina.