La surprise avait été grande à l'annonce cet été de l'arrivée de Thierry Henry dans le staff des Diables Rouges, en charge des attaquants.
"Je veux faire de Romelu Lukaku l'un des meilleurs attaquants du monde et Thierry Henry va y contribuer", avait déclaré Roberto Martinez, successeur de Marc Wilmots.
La signature du meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France étonne pourtant au Plat Pays.
Le héros d'Arsenal a déjà sa statue à l'Emirates Stadium. Il est le meilleur buteur de l'histoire des Gunners et il y était même revenu en 2012, pendant la trêve de la MLS, le championnat nord-américain, faire une pige de sept matchs (2 buts).
Que vient-il donc faire dans un rôle d'adjoint en Belgique, s'est demandé l'hebdomadaire Sport/Foot Magazine. "On l'attendait à Arsenal comme Zinédine Zidane au Real. Une évidence", note le magazine.
Peu importe. Sa présence est appréciée en Belgique. "Il nous parle beaucoup. Il nous donne plein de conseils", explique le milieu de terrain Eden Hazard.
"Je l'écoute plus que mes parents", renchérit l'attaquant de Chelsea Michy Batshuayi.
Les Diables Rouges en profitent donc. D'autant plus que l'ancien attaquant des Bleus ne coûte pas cher à la Fédération belge (URBSFA) et qu'il reverse son salaire mensuel (8.000 euros) à des oeuvres caritatives.
"Cela témoigne de sa motivation. Il est chez nous pour le foot, rien que pour le foot", note Chris Van Puyvelde, directeur sportif de la Fédération.
"Son implication est réelle, j'apprends vraiment beaucoup à ses côtés", assure Romelu Lukaku, qui parle "d'aubaine de travailler à ses côtés".
Double casquette
Deuxième adjoint de Martinez, derrière l'Anglais Graeme Jones, "Titi" Henry apporte son expérience du championnat britannique.
"La qualité offensive dans cette équipe belge est très riche. Je pense que Thierry a de l'expérience et va pouvoir obtenir le meilleur de ces joueurs", estime Martinez, alors que bon nombre d'internationaux belges évoluent en Premier League.
La nomination de l'ex-attaquant de Monaco, de la Juventus Turin, d'Arsenal et du FC Barcelone au chevet de la sélection belge, éliminée (3-1) par le pays de Galles en quarts de finale de l'Euro-2016, ne cesse pourtant de surprendre.
D'autant qu'elle va de paire avec une autre casquette, celle de consultant pour la chaîne de télévision britannique Sky Sport, où sa liberté de parole pose parfois question.
Comme quand il critiquait la semaine passée le rôle de remplaçant réservé à Batshuayi par l'entraîneur de Chelsea Antonio Conte.
"Je ne comprends pas pourquoi Conte n'a pas fait monter Batshuayi après une heure ou 65 minutes pour jouer avec deux réels attaquants", avait commenté Henry après la 5e journée de Premier League.
"Henry prend ici la défense d'un Diable… Mais qu'en sera-t-il le jour où il en critiquera un publiquement ?", avait écrit le journal belge L'Avenir.
"Vous ne pouvez pas travailler en tant que commentateur télé et travailler comme entraîneur de la sélection nationale. C'est du pur amateurisme", a récemment déclaré l'ancien sélectionneur Marc Wilmots.