"Ça a été une saison de merde", a résumé à l'AFP le président Jacques Rousselot, entrepreneur de 67 ans, arrivé en 1994 à l'ASNL.
Avant la descente, il y a eu la tentative avortée de vendre Nancy à un conglomérat sino-britannique. A l'époque, les promesses de l'hypothétique nouveau propriétaire font sensation: 120 millions d'euros de budget et une qualification pour la Ligue des champions dans les trois ans. Les semaines passent, l'affaire capote. L'ex-futur président Cyril Guth fait illusion.
"La personne-là est un peu 'mytho'. Beaucoup de gens racontent des histoires. Il y avait vraiment un grand groupe, mais ça ne s'est pas fait, entre autres, pour des raisons géopolitiques", balaie l'actionnaire majoritaire de l'ASNL.
S'il cherchait des investisseurs depuis trois ans, Rousselot a aussi dû accélérer le processus de vente du club afin de se lancer dans la campagne pour l'élection à la présidence de la FFF. Une guerre fratricide contre Noël Le Graët, qu'il a finalement perdue le 18 mars.
"Je ne suis ni dans la revanche, ni dans l'aigreur", poursuit Rousselot qui avait eu la promesse du président sortant, dont il était un fidèle lieutenant, de lui succéder. Mais Le Graët avait finalement annoncé qu'il se représentait.
"Je l'ai fait un peu à contrecœur. J'ai lutté avec des copains contre d'autres copains sur la liste d'en face. Ce n'était pas dans ma nature", avoue encore Rousselot, alors moins présent à l'ASNL pendant sa campagne.
"Après analyse, il y a certainement eu des erreurs, et je veux bien endosser une part de responsabilité, même si je pense que je n'ai jamais failli", poursuit celui qui pointe plutôt pour explication du naufrage, un recrutement inadapté.
"Sur une dizaine de joueurs recrutés, quatre ou cinq n'ont pas été au rendez-vous. C'est beaucoup dans un effectif de 24 joueurs. On peut considérer qu'ils arrivaient de l'extérieur, qu'ils n’avaient pas la période d’adaptation suffisante", plaide-t-il encore.
Parmi les faillites individuelles, celle de l'attaquant Christophe Mandanne, l'un des plus gros salaires, est la plus criante. Les arrivées du gardien bélarusse Sergey Chernik, du milieu de terrain Serge N'Guessan, et de l'attaquant Anthony Koura posent aussi question.
Pourtant, l'ASNL affichait fin décembre une 13e place prometteuse avant une descente aux enfers fatale.
Cette période a suivi le transfert du défenseur central et capitaine Clément Lenglet vers le FC Séville pour 5 millions d’euros. Le poste n'a pas été numériquement et qualitativement remplacé, le tandem Michaël Chrétien-Erick Cabaco tentant en vain de colmater les brèches.
"C'était un élément de stabilité pour la défense, mais il a eu une opportunité. Il ne voulait pas la laisser passer", raconte le président Rousselot qui assume jusqu'au bout la stratégie sportive choisie.
"S'il fallait le refaire, je le referais. Séville, ce n'est pas un club de +pinpins+. S'il n'était pas parti, il aurait été très déçu du comportement du club", avance encore le patron de l’ASNL.
Le président du club au chardon promet maintenant aux supporters que "malgré la descente et tout le reste", il ne "bazardera" pas l'AS Nancy-Lorraine cet été. Et annonce même que, "sauf s'il ne veut pas, Pablo Correa restera l'entraîneur".