Jeudi soir, l'OGC Nice aura fort à faire pour étirer sa série de victoires en Ligue Europa. Les Aiglons se mesureront à l'une des équipes italiennes en forme du moment, en l'occurrence la Lazio. Il y aura en face un collectif redoutable, mais aussi et surtout un attaquant qui marche sur l'eau, en la personne de Ciro Immobile. Sur la lancée de la belle saison 2016/17, qu'il avait bouclée avec un total de 23 réalisations, l'international azzurro fait preuve d'une remarquable efficacité. C'est à se demander si à l'instant T il a un égal en Italie à son poste.
Immobile fait tomber la Juve dans son antre
Quoi de plus significatif que les chiffres pour juger de la rentabilité d'un attaquant ? Et ceux d'Immobile affolent les compteurs en ce moment. Depuis le premier match de la saison, celui de la Supercoupe d'Italie face à la Juventus, le goleador biancocelesto a fait trembler les filets adverses à 15 reprises, toutes compétitions confondues. À l'exception de Pierre Emerick Aubameyang, aucun autre attaquant dans un grand championnat européen n'a fait aussi bien. Et cette statistique est rehaussée par le fait qu'avec son équipe romaine, il a déjà affronté plusieurs cadors de la Serie A. Milan, Naples et la Juventus ont tous eu affaire à lui et seule la défense des Partenopei a su lui résister.
À la Lazio, il revit
C'est donc un Immobile en pleine bourre qui débarque à l'Allianz Riviera. Rien à voir par exemple avec celui que l'on a connu à Séville et à Dortmund, il y a respectivement deux et trois ans. Parti à l'étranger au sortir de ce qui était la meilleure campagne de sa carrière (22 buts en 2013/14 avec le Torino), le joueur formé à la Juventus espérait imiter les Ravanelli, Di Canio, Balotelli, Simone comme avant-centre italien ayant réussi ailleurs que dans le championnat transalpin. En vain. En Allemagne, comme en Espagne, il n'est pas parvenu à tirer son épingle du jeu, signant en tout et pour tout 14 buts (5 en championnat). Un retour au bercail s'imposait et l'approche de la Lazio, à l'été 2015, s'apparentait à une véritable bouée de sauvetage.
Dans la capitale italienne, Immobile ne pouvait pas espérer un contexte plus propice à un rebond. Il intégrait une formation où il était sûr de pouvoir être titulaire en attaque. L'équipe, par ailleurs, tournait bien et était en plein redressement. Enfin, il se retrouvait sous les ordres de Simone Inzaghi. Un ancien attaquant devenu coach et qui sait très bien ce que c'est une période de doute pour un joueur offensif. Le courant est rapidement passé entre les deux hommes et il n'a pas fallu attendre longtemps avant de voir le natif de Naples renouer avec l'efficacité qu'il affichait à Torino.
En sélection, il a une place à conquérir
Aujourd'hui, Immobile n'est pas loin d'être une référence à son poste de l'autre côté des Alpes. Certes, ce n'est pas un grand esthète du ballon et il n'a pas les attributs physiques que d'autres attaquants possèdent. Mais, dans le travail qui lui est demandé du côté de l'Olimpico, il excelle. Positionné seul en attaque, généralement dans un système en 3-5-1-1, il est complètement déchargé des tâches défensives. Son domaine, c'est la surface de réparation adverse, et il y règne en maitre, en comptant notamment sur le soutien d'un 9 et demi que peut être Luis Alberto, ainsi que sur les bons ballons que lui offrent les joueurs excentrés (Lulic, Marusic, Felipe Anderson).
Immobile est donc l'attaquant par qui toute l'Italie jure en ce moment. Néanmoins, malgré sa bonne période, il ne dispose pas encore du statut de N°1 au sein de la 'Squadra Azzurra'. Le sélectionneur Giampiero Ventura lui préfère Andrea Belotti, qui n'est autre que son remplaçant dans le cœur des tifosi du Toro. Cela étant, ce dernier est actuellement à l'arrêt à cause d'une blessure. Avec le barrage du Mondial qui se profile face à la Suède, l'occasion semble idéale pour gagner des points et amener l'entraineur à rebattre les cartes. C'est un défi à sa hauteur. Et s'il a besoin de conseils pour savoir comment le relever, il peut demander à Mario Balotelli lorsqu'il le croisera ce jeudi à Nice. Même s'il en est loin aujourd'hui, "Super Mario" connait très bien La Nazionale et la façon dont il faut s'y prendre pour s'y imposer comme titulaire juste avant un grand tournoi.