Les dirigeants avaient promis un grand buteur. Les supporters espéraient Olivier Giroud ou Carlos Bacca. Mais ni l'international français d'Arsenal ni le Colombien du Milan AC ne sont venus. L'arrivée du Grec, qui quittait alors Benfica pour la somme de 15 millions d'euros (le plus gros transfert estival de l'OM), a fait faire la moue à plus d'un membre des 'Winner's' ou des 'Yankees'.
D'autant plus que Kostas Mitroglou arrivait blessé et a dû patienter un mois avant de faire ses débuts, lors du déplacement européen à Salzbourg où il a fini le match. Il a admis récemment, dans un entretien accordé au quotidien 'La Provence', que cette arrivée a été pour lui "une période compliquée car je ne pouvais pas jouer et donc faire partie de ma nouvelle équipe".
Mais sa prestation à Strasbourg, lors de la 9e journée du championnat de Ligue 1, a fait taire certains sarcasmes. Pour sa première titularisation, Kostas Mitroglou a été déterminant: impliqué sur les deux premiers buts marseillais, il a marqué celui qui permettait de sauver les apparences en égalisant à 3-3.
Après cette sortie alsacienne, il indique que "tout est rentré dans l'ordre" au niveau physique, mais qu'après une blessure "tu dois jouer plusieurs matches pour bien te sentir".
Rudi Garcia avait prévenu qu'après Strasbourg et avant la réception du PSG, il le ferait souffler. "Ce ne serait pas raisonnable de le faire jouer trois matches dans la semaine", avait souligné l'entraîneur marseillais avant le voyage en Alsace. 'Mitrogoal' était donc sur le banc face à Guimaraes en Ligue Europa, avant de faire ses débuts au Vélodrome lors du 'clasico' (2-2).
Sa première à Marseille a été très discrète. Mais le scénario du match ne s'y prêtait pas.
"Tu repars de zéro !"
"Que le public me connaisse mal, c'est normal", admet-il dans 'La Provence' en expliquant avoir apprécié le discours des dirigeants. "On m'a témoigné beaucoup d'envie et je n'avais qu'une envie, c'était venir", poursuit-il.
Mais arriver blessé, dans un club qui, dans un passé récent, a connu des déboires avec des recrues censées l'aider à redorer son blason, ne plaidait pas en la faveur du premier international grec à revêtir la tunique marseillaise.
Il savait qu'il devait convaincre qu'il est l'homme de la situation. "C'est normal, dans n'importe quel club où tu arrives, tu repars de zéro !".
Ses nouveaux coéquipiers ont été unanimes pour souligner son implication. Lui espère bien apprivoiser un Vélodrome aux attentes énormes. "Je sais que beaucoup de stars sont passées par Marseille. Mon objectif est de montrer que je peux faire partie des grands joueurs de ce club".
De son côté, Rudi Garcia apprécie les qualités du Grec. "Il m'offre de nouvelles opportunités car son profil est différent des autres attaquants du groupe".
Il envisage de nouvelles associations pour booster son secteur offensif. Avec la possibilité de passer à deux attaquants, alors qu'il opte le plus souvent pour une pointe, utilisant au gré des matches Valère Germain, Clinton Njié puis Mitroglou.
Après un début prometteur à Strasbourg, le Grec doit montrer au plus vite son efficacité. Il voudrait devenir un rouage essentiel du 'Champion's project', au même titre que Dimitri Payet et Steve Mandanda, les rapatriés d'Angleterre, et que le Brésilien Luiz Gustavo, venu du Bayern pour les accompagner.