Adil Rami connaît bien Jorge Sampaoli. Le défenseur français a évolué sous les ordres de l'Argentin au FC Séville en 2016-2017 dans une équipe joueuse et attractive qui avait beaucoup séduit en Europe. Dans une interview accordée à 'RMC', Adil Rami a donné son point de vue sur la possible arrivée de Jorge Sampaoli à l'Olympique de Marseille et si la prise de risque existe, il considère que cela peut être un sacré coup de boost pour l'OM.
"Sampaoli, c’est quelqu’un qui aime vraiment le ballon. Pour l’OM ça peut être bien mais il faut aussi prendre en compte le style de la Ligue 1: il n’y a pas beaucoup d’équipes ouvertes, alors que lui c’est vraiment droit au but. (…) Sampaoli pourrait faire du bien à des mecs comme Florian Thauvin. Payet, ça peut être bien aussi s’il fait plus d’efforts défensifs, il peut être un pilier avec ce coach. Ce qu’il va lui demander à Dimitri, c’est de l’agressivité après la perte de balle. Je crois qu’à Séville on avait entre 5 et 7 secondes pour récupérer le ballon dans le camp adverse", a expliqué Adil Rami.
"Avec lui on travaillait sur deux ou trois systèmes différents pour pouvoir déranger les équipes adverses. A tout moment on pouvait passer à cinq derrière, ou à quatre, et on devait connaître ça par cœur en tant que joueurs pour pouvoir changer en plein match. Après, quand il fera face à des équipes à deux attaquants, je pense qu’il jouera à trois derrière, et quand il n’y aura qu’une pointe il mettra plutôt deux centraux, avec deux latéraux super offensifs. C’est dommage que Bouna Sarr soit parti, il se serait régalé avec lui. Avec trois ou quatre bonnes recrues, Sampaoli peut faire mal à la Ligue 1. Mais il faut aussi un temps d’adaptation", a ajouté l'ancien international français.
"Sampaoli est tellement passionné, qu’il a une idée en tête et ne la changera pas"
Adil Rami reste confiant pour l'Argentin au vu de son état d'esprit : "C'est un gros bosseur, et je sais que certains coachs, lorsqu’ils finissent une saison, aiment bien prendre un peu de temps avant de replonger. Lui, je vois qu’il va enchaîner direct. Ça peut être bien pour l’OM, mais c’est un tout autre style. Ce n’est même pas le fait que ce soit Marseille: Sampaoli, il a le sang chaud, du caractère, il connaît les grandes ambiances comme à Marseille, en Argentine ou ailleurs. C’est plus sur le style de jeu que ça me paraît un peu bizarre, d’autant qu’on ne sait pas trop ce qu’il va se passer avec le club, s’il va être vendu ou pas… Quoi qu’il arrive il va y avoir des changements à faire dans l’effectif pour un mec comme lui".
Le défenseur français a souligné le côté passionné de Jorge Sampaoli : "Souvent, même à l’entraînement, il gueule. Enfin ce n’est pas le bon mot, mais il pousse, il encourage tout le temps à avoir cette grinta, ce côté où il ne faut jamais baisser les bras. Et après chaque perte de balle, il veut que personne ne tourne le dos au jeu. Il n’y a pas de replacement: pendant les 5 à 8 secondes suivantes, il veut des pitbulls. Il détestait quand on levait les bras en perdant un ballon. Et même à l’entraînement. À un moment donné, il va falloir que les joueurs s’adaptent. La force d’un joueur professionnel, c’est de s’adapter aux différents entraîneurs, de comprendre que le plus important c’est l’écusson et que le joueur n’est pas grand-chose s’il ne respecte pas les consignes du coach. C’est aussi à la direction de faire respecter ce genre de choses".
"Dans la vie de tous les jours, Sampaoli est tellement passionné, qu’il a une idée en tête et ne la changera pas : c’est ‘on va presser, on va les harceler, je veux qu’on leur fasse mal’. Il est tout le temps à 100%, mais les joueurs l’apprécient parce qu’en dehors il est beaucoup plus reposé, il est très attachant d’un point de vue humain. Il vit sa passion. Ça, ça va plaire aux Marseillais. Et il s’en fout de ce qu’on peut dire à droite ou à gauche. Ce qui compte, c’est son match, et la manière dont l’équipe joue. Encore une fois, ce qui me fait bizarre c’est le contraste entre un mec autant passionné et cette direction…", a conclu l'ancien défenseur du FC Séville.