Il n'est pas toujours évident d'être détrôné. Quand la domination est si intense qu'elle en devient sans partage, la moindre chute est difficile à accepter. À gérer et à digérer. Alors, quand l'hégémonie dure sept ans, le retour à la normalité peut être amer, d'autant plus lorsque le quotidien sans saveur s'accompagne de l'arrivée d'un nouveau tout-puissant, qui obtient en un claquement de doigts ce qu'un autre a mis des décennies à construire.
C'est un peu l'histoire de l'Olympique Lyonnais et du Paris Saint-Germain : des trajectoires qui se croisent, des stratégies bien différentes et une rivalité désormais au sommet médiatique. La montée en puissance de ce choc a été largement soutenue par Jean-Michel Aulas. Le président de l'OL, qui a fait de son club l'un des plus importants en Europe, par son immense travail, s'affiche régulièrement à la Une des gazettes par sa communication acerbe envers le club parisien. La stratégie de son propriétaire, QSI, a été maintes et maintes fois soulignée et critiquée par le cacique rhodanien, dont le goût obsessionnel pour le club de la Capitale l'a emmené sur les terrains économiques, politiques et sportifs.
Dans une communication dont on ne sait plus si elle est sincère ou transformée en simple jeu médiatique, Jean-Michel Aulas ne se prive jamais pour glisser une petite pique, virant à la monomanie. D'une réduction de la sanction de Zlatan Ibrahimovic par la LFP au recrutement de Neymar, en passant par le licenciement de Laurent Blanc et la stratégie financière du club parisien, le boss de l'OL a un avis sur tout ce qui concerne de près ou de loin le club parisien. Cette boulimie de communication, alimentée par "l'appeau à trolls" que représente Twitter, agace le Paris Saint-Germain, ses représentants et de très nombreux supporters "neutres" qui ne se laissent pas manipuler par le toujours très tendance PSG-bashing.
Autant admiré pour la dimension apportée à l'Olympique Lyonnais depuis son arrivée en 1987 qu'accusé de mettre de l'huile sur le feu dès qu'il le peut, le président de l'OL ne laisse personne indifférent. Entre vraies prises de position et exagération médiatique, le président rhodanien est sur tous les fronts et consolide sa position de figure incontournable du football français et européen. En attendant que son équipe suive le même chemin.