Le football européen, et même mondial, restera à jamais marqué par ce 8 décembre. En effet, pour la première fois de l'histoire une rencontre de Ligue des champions, celle opposant le PSG à Istanbul Basaksehir, a été interrompue suite à un acte raciste. Le quatrième arbitre de la rencontre, le Roumain, Sebastian Coltescu, avait été accusé de racisme, et d'avoir traité de "négru", Achille Webo, entraîneur adjoint du club turc de Basaksehir.
Après plusieurs minutes d'interruption afin de faire la lumière sur les évènements et de bien comprendre la situation, l'ensemble des acteurs ont décidé de ne pas reprendre la partie et de rentrer au vestiaire. La fin du match a finalement eu lieu le lendemain, sans la présence de ce quatrième arbitre. Un mois après, Achille Webo n'a rien oublié de cet épisode. Dans une interview accordée à 'France Football', il est revenu là-dessus, félicitant la solidarité montrée par les deux équipes, et taclant Thomas Tuchel.
"Les clubs ont été très forts pour dire non. On n’est pas fiers de l’événement, mais fiers d’avoir tenu tête à ça (…) Il ne faut pas prendre à la légère le fait que Neymar, Mbappé et tous ces joueurs de taille mondiale réagissent comme ils l’ont fait, pour cette cause (…) Félicitations une nouvelle fois à Leonardo, le président du PSG et les joueurs qui ont joué un très grand rôle. L’entraîneur (Thomas Tuchel, ndlr), lui, a fait ce qu’il a fait…", a indiqué l'ancien attaquant camerounais.
Webo attend des sanctions
"Il est en train de parler avec Fredrik Gulbrandsen (attaquant norvégien de Basaksehir, ndlr). Il lui dit que tout a été manigancé depuis la Turquie. Quand Fredrik m’a dit ça, j’ai pensé : 'Ce n’est pas normal. C’est impossible que ça vienne de lui. Ça m’a vraiment surpris'. Il lui a demandé si le quatrième arbitre m’avait vraiment dit ça ou est-ce que c’est parce qu’on ne voulait pas jouer, qu’on avait pensé à ça depuis la Turquie… Il y a eu un manque de solidarité de sa part", a ajouté Achille Webo.
"Je ne le juge pas, mais l’acte qu’il a commis, c’est un acte raciste. J’ai envie de voir des sanctions arriver parce qu’il faut une première fois, pour que les gens prennent conscience. Ces situations arrivent plein de fois dans les stades et on laisse toujours passer. Il faut que des sanctions très fortes soient prises, sinon ça va continuer à se répéter et personne ne se souviendra de ce qu’il s’est passé", a conclu l'entraîneur adjoint du club turc.
Achille Webo n'a aucun regret : "S'il fallait le refaire, je ferais la même chose. Ce n’est pas moi qui est allé chercher ce mot là dans sa bouche. L’UEFA est en train de mener son enquête. […] Arrêter un match de Ligue des champions pour des propos racistes, c’est une première. Donc beaucoup de choses ont changé. (...) On avait une grande pression de l'UEFA dans le vestiaire. Ils sont venus voir certains joueurs en disant qu'il fallait reprendre, sinon il n'y aurait pas le temps de rejouer avec les calendriers serrés et la pandémie".