Quel bilan faites-vous du match réalisé par vos joueurs ?
"Le bilan est extrêmement positif de part le score, même s'il aurait pu être plus lourd parce qu'on a eu une dizaine d'occasions. Les prédispositions qu'on avait dans la qualité technique, la prise d'initiative individuelle... L'ensemble des joueurs ont joué au même diapason ce soir. Le match a semblé facile pour nous parce qu'on a fait ce qu'il fallait, même si on s'est un petit peu relâché à la fin. Grande maîtrise, on a eu des actions de grande qualité. Circulation rapide, justesse technique et des joueurs qui sont capables de percuter, d'accélérer, de déstabiliser une défense même si elle est regroupée avec trois défenseurs axiaux. On a eu énormément le ballon. C'est rare qu'on ait fait un match avec autant de passes, je crois qu'on est à plus de 900. Une belle copie ce soir de l'ensemble du groupe."
Comment jugez-vous la prestation de Kingsley Coman, auteur d'un doublé ?
"Il y a un moment que Kingsley est avec nous, il était là avant l'Euro, il était plus jeune. Aujourd'hui son match est plus à l'image de ce qu'il fait depuis un an avec le Bayern parce qu'il est plus efficace, plus attiré par le but. Il a toujours eu cette capacité de déstabiliser l'adversaire. Il faut faire en sorte qu'il ne lui arrive rien sur le plan athlétique. Mais quand il est comme ça c'est difficile pour les adversaires. Ca fait plaisir de le revoir à un tel niveau, par rapport à la grande performance qu'il a réalisé ce soir."
Êtes-vous surpris par le manque d'inhibition de Jonathan Ikoné, remplaçant puis buteur pour sa première sélection ?
"Il est dans ce que je le vois faire à l'entraînement. Lui aussi c'est une pile électrique, pour les défenseurs il n'est pas facile à attraper. Je fais en sorte de le mettre à l'aise : 'fais comme tu as l'habitude. Tu dois dribbler, tu dribbles, tu dois frapper, tu frappes'. C'est bien, il a beaucoup de qualités. On se rappelle toujours de sa première sélection. Lui il ne va pas l'oublier puisque c'est au Stade de France, devant 80.000 personnes, et il marque donc c'est plutôt un bon début pour lui."
Est-ce que le match manqué en Turquie en juin est désormais oublié ?
"Il n'était pas oublié, on ne va pas l'effacer. On avait fait des matches avant où on avait répondu présent. Trois jours après en Andorre, même si ça ne compte pas pour vous (les médias), on avait déjà réagi. Ca va pas compenser ce qu'on n'a pas fait, ce soir-là on a tout mal fait. Aujourd'hui on a mis ce qu'on a l'habitude de mettre au-delà de la qualité footballistique, dans l'engagement, l'agressivité. J'avais pas de doute, de crainte par rapport au fait que mon groupe n'ait plus la capacité. Ce match-là on était début juin, là on est début septembre, on ne va pas rester là-dessus. Dans l'ensemble, sur la continuité et surtout après le titre qu'on a connu de l'été dernier, il y a plus de positif que de négatif."
Un mauvais hymne a été diffusé pour l'Albanie, comment avez-vous vécu cet épisode ?
"Je me suis excusé auprès du banc technique et d'Edoardo Reja (le sélectionneur de l'Albanie, NDLR), et puis notre président (de la Fédération française de football, Noël Le Graët) l'a fait aussi dans les tribunes. C'est quelque chose qui ne devrait pas arriver, malheureusement c'est arrivé. On a discuté avec l'arbitre, je comprends totalement la position des Albanais même si je n'ai pas compris au moment des sifflets. C'est logique qu'on ait attendu que les Albanais puissent avoir leur hymne avant ce match."