À 18 ans à peine, l’ascension de Martin Ødegaard est déjà fulgurante, première apparition dans le championnat norvégien à 15 ans et 117 jours, premier but en professionnel un mois plus tard et première sélection avec la Norvège la même année.
À son arrivée à Madrid en janvier 2015, le jeune prodige semble perdre de sa superbe et peine à s’acclimater à la troisième division espagnole malgré une technique exceptionnelle.
La Castilla, trop exiguë
Arrivé au club en échange de 3 millions d’euros plus bonus et un salaire de 10 millions et demi d’euros pour trois ans, la presse locale ne met pas longtemps à évoquer un certain malaise de ses coéquipiers vis-à-vis de lui, voir même de la jalousie selon la presse madrilène. Mais Martin Ødegaard continue d’impressionner ses entraîneurs, en août 2015, Rafa Benitez, l’ancien coach de l’équipe première du Real Madrid déclarait :
"C’est un joueur que j’apprécie beaucoup et qui m’impressionne, il est très bon techniquement. Physiquement, il s’entraîne très bien, il est véloce, résistant et surtout il fait preuve de concentration. Il est très jeune et nous devons décider de ce qui se passera dans le futur, s’il doit rester avec nous ou partir pour avoir plus de temps de jeu. Actuellement, il s’entraîne avec nous et je veux le voir continuer à progresser ainsi."
Pendant un peu plus d’un an, le gaucher avecson maillot floqué de son numéro 7 répète ses gammes sur les terrains de Segunda B mais rapidement le prodige « s’ennuie » et après la troisième division, Ødegaard désire relever de nouveaux défis. Son entraîneur à la Castilla – l’équipe B du Real Madrid – le sait, sa progression doit s’intensifier.
"Quand il est arrivé tu ne pouvais pas lui demander d’être à un niveau incroyable. Il a appris à connaître la compétition et à comprendre le niveau d’exigence que suppose son intégration en équipe première. Maintenant c’est le moment pour lui de faire un pas en avant et de démontrer qu’il est capable de jouer au niveau supérieur", déclarait Luis Miguel Ramis en décembre 2016.
Un prêt au pays de Beets
Durant le dernier mercato hivernal, Martin Ødegaard se décante pour les Pays-Bas et Heerenveen. Le club qui a vu passé Ruud van Nistelrooy ou encore Jon Dahl Tomasson, douzième en 2015-2016 semble être la meilleur des destinations pour le prodige norvégien, alors conseillé par son compatriote au club, Morten Thorsby.
"Morten Thorsby est un bon ami, il ne m’a dit que des bonnes choses sur le club. Venir ici c’est le meilleur des choix pour ma progression. J’essaie de ne pas me focaliser sur le regard des autres, je fais ce que je sais faire, jouer au football», avait-t-il déclaré à son arrivée", déclarait-il à son arrivé.
A Heerenveen effectivement, Martin Ødegaard joue et beaucoup, car le Real Madrid aurait ajouté une clause au prêt, le club hollandais doit payer 40000 euros pour chaque matchs où le Norvégien n’entre pas en jeu. Depuis son arrivée, il a participé à 9 matchs et joué 493 minutes. Généralement aligné au milieu de terrain le plus à droite dans un système en 4-3-3, le numéro 17 sait tout faire, jeu court, jeu long, il a un très bonne vitesse d’exécution et possède une incroyable vision du jeu. Il a le troisième meilleur ratio de passe réussies avec 85,3% sur une moyenne de 38.6 passes par match. Même s’il n’a délivré que 2 passes décisives jusqu’à maintenant, il réalise presque 2 passes clés par match avec 1.6 de moyenne. Le 3 mars dernier, selon Opta, le gaucher de 18 ans délivrait 6 passes clés face 0 G.A Eagles malgré le match nul 2-2. Le fait est qu’il est bourré de talents, dès sa première touche de balle ses coéquipiers savent qu’il peut faire la différence et ses adversaires aussi, si l’on en juge par les tacles qu’il subit tous les week-ends. C’est d’ailleurs sur ça qu’Ødegaard doit encore progresser, ses multiples touchés de balle font parfois de lui une cible sur le terrain mais c’est aussi la raison pour laquelle il est là, pour apprendre. Lui-même l'avouait le 10 mars dernier à la télévision du club, son prêt de 18 mois ne fait que commencer et il doit continuer à travailler dur et s'améliorer pour revenir à Madrid et s'imposer en équipe première.
"Ici j'apprends beaucoup, pendant les entraînements, les matchs je pense que c'est l'endroit idéal pour travailler et continuer à me développer. Pour l'instant l'équipe joue très bien il nous manque juste quelques buts mais ça viendra. Mon objectif, celui pour lequel je travaille si dur, c'est de retourner à Madrid à la fin de mon prêt et gagner ma place en équipe première", avouait-il.
Ce dimanche Heerenveen (8e) affrontera Feyenoord (1er), un match au sommet, l’occasion pour lui de montrer, encore une fois, tout son talent.