L'été dernier, Benoît Costil a pris une décision importante. Après six saisons au Stade Rennais, le gardien normand a opté pour un départ à Bordeaux, quittant le club breton le cœur gros et des souvenirs plein la tête. "Personne n'a vécu son aventure rennaise comme moi", disait-il dans un entretien diffusé par 'TVR'. Naturellement proche des gens, l'international français, convoqué jeudi par Didier Deschamps, était devenu une icône du Roazhon Park. Pour preuve, l'hommage qui lui a été rendu lors de son dernier match sous le maillot rouge et noir, contre Monaco (2-3), le 20 mai dernier. C'est avec beaucoup d'émotion qu'il devrait donc retrouver les bords de la Vilaine, ses anciens partenaires, ses amis et Christian Gourcuff, son ancien entraîneur. "Celui avec lequel j'ai eu le meilleur feeling et le meilleur ressenti footballistiquement et humainement", reconnaît-il. Une rencontre importante dans la carrière du portier de 30 ans qui n'a pourtant côtoyé l'ancien Lorientais que l'espace d'une saison en Bretagne. Suffisant pour en garder un souvenir impérissable.
En instance de départ pour la Fiorentina au moment de l'arrivée de Christian Gourcuff, Benoît Costil aurait pu ne jamais travailler avec l'ancien lorientais. Ce qui aurait été un regret, de l'aveu même du gardien des Girondins, qui en avait entendu le plus grand bien par son ami, Wesley Lautoa. "J’ai complètement été absorbé par ses principes, sa façon de voir le foot, sa méthode de travail, sa passion et l’homme qu’il est. Pour moi, c’est un top entraîneur", expliquait-il dans 'France Football'. Mais le "top entraîneur", qui lui demandait de jouer haut pour combler la distance entre le but et les défenseurs, traverse une période délicate. Malgré le retour en forme du Stade Rennais, vainqueur de ses trois derniers matches, il se pourrait qu'il ne soit bientôt plus sur le banc du club breton. 'Ouest-France' assure même, ce vendredi, qu'il a confirmé à ses joueurs son départ à venir, cette semaine.
L'un est annoncé partant, l'autre peut mieux faire
C'est dans un contexte particulier que Benoît Costil s'apprête à faire son retour en Ille-et-Vilaine. Pour son ancien entraîneur, donc, mais aussi pour lui qui a pris la relève de Cédric Carrasso et qui peine encore à faire l'unanimité auprès des supporters. Après avoir encaissé un lob de 40 mètres de Nabil Fékir - un but qu'il traînera quelques temps - le portier des Girondins a encore dû faire face aux critiques après que le ballon ne lui soit passé entre les jambes contre Monaco le week-end dernier. Avec seulement 62% de tirs arrêtés cette saison, il est loin d'être aussi déterminant que le leader dans le domaine, le Nantais Cyprian Tatarusanu (84%). "Ça ne me fait pas plaisir. (...) Mon week-end n’est pas le même après Monaco qu’après Guingamp. Vous tirez la gueule presque pendant 48 heures. Ce n’est pas facile pour vous, pas facile pour vos proches", confiait l'intéressé jeudi matin.
Les statistiques ne jouent pas en sa faveur, et les résultats de l'équipe non plus. Mais à l'image de son ancien entraîneur, il doit garder la tête froide à l'aube de retrouvailles réjouissantes pour Christian Gourcuff, qui en parlait en conférence de presse mercredi. "J'ai eu d’excellentes relations sur le plan professionnel et humain avec Benoît, confirmait l'entraîneur rennais. Le revoir, ça me fait plaisir, mais pas qu'à moi. Je pense que ça fait plaisir à tout le vestiaire. Il a fait des choix. J’ai, de mon côté, tout fait pour le retenir. Benoît est quelqu’un d’entier, il ne fait pas les choses à moitié, il est très vrai. Ça peut parfois être plus difficile pour des gens comme lui", concédait Gourcuff. Un début d'explication pouvant justifier le début de saison en demi-teinte de Benoît Costil, bien décidé à "mettre le bleu de chauffe" pour jouer un vilain tour à son ancien club et relancer les Girondins, dès vendredi.