Elle fait du bien cette victoire, mais elle ne masque pas tout. Samedi, le Stade Rennais a retrouvé le goût du succès, s'imposant chez lui face au LOSC de Marcelo Bielsa (1-0). Trois points précieux acquis au terme d'un match animé par les nombreux messages des supporters rennais. Sur l'une des banderoles déployées par le Roazhon Celtic Kop, principal groupe de supporters du club breton, on pouvait lire le message suivant : "Joueurs apathiques, résultats pathétiques, dirigeants fantomatiques. Bienvenue au Stade Rennais Football Circus". Tout le monde en a pris pour son grade. Avec en première ligne, l'entraîneur. Des "Gourcuff démission" ont été entonnés. Et ce même après la communion lors du clapping de fin. Via un communiqué diffusé dans le stade, le RCK a rappelé qu'il continuerait de réclamer le départ de Christian Gourcuff. "Nous sommes persuadés que cet entraîneur n'est plus fait pour le football moderne", pouvait-on lire, notamment. Un message clair au bout d'une semaine lunaire, marquée par l'imbroglio autour de l'avenir du coach, du président René Ruello et des rumeurs autour d'une vente du club.
Rennes se donne un peu d'air
Christian Gourcuff, dont le point presse a été zappé jeudi, a fait au plus vite après la rencontre. Passé d'abord devant les radios, l'entraîneur breton, agacé par une question sur son avenir, n'est resté que trois minutes dans la salle de presse. "Il n'y a aucune incertitude, je suis très serein et je le suis encore plus quand on prend les trois points", a-t-il rappelé après s'être insurgé de "toutes les saloperies" qu'il a pu lire ces derniers jours. Pourtant, le club a bien acté le départ du président René Ruello qui devrait être remplacé par l'ancien Parisien Olivier Létang. Mais aujourd'hui, le timing reste flou. De son côté, Christian Gourcuff a assuré à ses joueurs qu'il serait encore l'entraîneur du Stade Rennais pour au moins trois semaines. Une indiscrétion de Ouest-France confirmée par Joris Gnagnon. "Il a dit, comme dans la presse, qu'il serait encore là pour au moins trois semaines et on espère qu'il sera là plus longtemps malgré tout ce qui se dit", a confié le défenseur de 20 ans. Également sondé sur le sujet, Benjamin Bourigeaud, l'actuel meilleur buteur du club, a assuré qu'il n'était pas présent lors de la prise de parole du coach.
Gourcuff jusqu'à la trêve internationale ?
Un sentiment de culpabilité régnait aussi dans le vestiaire. "On devait se remettre en question. Il y a eu une certaine mobilisation et on a essayé de se mettre le cul par terre pour obtenir cette victoire", a expliqué Benjamin Bourigeaud, ajoutant que "dans la tête", le succès obtenu contre Lille allait soulager l'ensemble de l'équipe. Un bol d'air non négligeable pour un groupe qu'il a fallu protéger, de l'aveu même de Christian Gourcuff, d'où la volonté du club d'organiser les entraînements à huis clos, avec la mobilisation des forces de l'ordre. "Ce sont trois points qui font du bien vu la situation actuelle. On a défendu avec beaucoup d'abnégation et d'intelligence même si dans la maîtrise, on aspire à beaucoup mieux", a réagi l'entraîneur rennais. Certaines questions restent toutefois sans réponse et malgré la victoire les prochains jours risquent encore d'être particulièrement mouvementés. Avec en ligne de mire la trêve internationale, donc, qui serait, si l'on se fie aux dires de Joris Gnagnon, le prochain point de passage annoncé pour Christian Gourcuff. Un rendez-vous à noter pour l'entraîneur, fragilisé mais encore debout.