Cette fois, c'est bientôt fini. 6 ans après son arrivée au Stade Rennais, Benoît Costil (29 ans) va jouer son dernier match sous le maillot breton samedi contre l'AS Monaco (21h00). Une rencontre qu'il disputera avec le brassard de capitaine, habituellement porté par Romain Danzé. Un dernier clin d'œil pour celui qui est arrivé avec l'étiquette de meilleur gardien de Ligue 2 et qui repart, pour quatre ans à Bordeaux, avec le statut d'international français. Avant l'ultime rendez-vous du gardien normand au Roazhon Park, nous avons sélectionné 6 dates clés qui ont marqué son parcours à Rennes.
14 juin 2011 - Christophe Revel le ramène dans ses valises
"Le Stade Rennais ne se refuse pas". C'est par ces mots que Benoît Costil a justifié sa signature le 14 juin 2011. Libre de tout contrat après deux saisons à Sedan et un titre de meilleur gardien de Ligue 2, le natif de Caen rejoint Rennes, alors entraîné par Frédéric Antonetti. Il arrive dans les valises de Christophe Revel, fraîchement nommé entraîneur des gardiens du club breton et succède à Nicolas Douchez, parti tenté l'aventure au Paris Saint-Germain après trois saisons pleines en Bretagne. Un nouveau challenge pour le duo Costil-Revel, qui s'était déjà côtoyé à Vannes lors de la saison 2008-2009. Un exercice au cours duquel Christophe Revel avait perdu sa place de titulaire au profit de Benoît Costil. Le début d'une histoire qui s'est prolongée dans le temps et qui a donné naissance à une grande et belle amitié.
28 juillet 2011 - Il découvre l'Europe en Géorgie
Quand on lui demande quels matches l'ont marqué sur la scène européenne, il vous cite automatiquement deux rencontres. Celle à Rennes contre l'Atlético Madrid de Radamel Falcao et celle à Belgrade dans une ambiance surchauffée. Mais c'est bien en Géorgie, à Tbilissi, que Benoît Costil a fait ses débuts européens à l'occasion du tour préliminaire de Ligue Europa contre le Metalurgi Rustavi. Avec Yann M'Vila ou encore Kader Mangane, il découvre un nouvel univers et se lance dans une campagne qui aboutira à une qualification pour la phase de poules. En Géorgie, il encaissera deux buts, mais son équipe, victorieuse également au retour (2-0), n'a pas tremblé et s'est adjugée le match avec la manière, s'imposant 5-2 à l'extérieur grâce aux doublés de Razak Boukari et Jonathan Pitroipa, et un but de Julien Féret.
16 janvier 2013 - Rennes-Montpellier, retour au Stade de France !
Il aura fallu attendre 4 ans avant de revoir le Stade Rennais en finale de Coupe nationale. 4 longues années pendant lesquelles le club breton a essayé, en vain, d'oublier la défaite de 2009 contre Guingamp (2-1). Mais en 2013, un an après avoir été sorti en demi-finale de Coupe de France par Quevilly (1-2), Benoît Costil et sa bande font tomber Montpellier (2-0) et s'offrent une finale de Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne grâce à des buts de Julien Féret et Mevlüt Erding. Un soir mémorable marqué par l'envahissement de terrain des supporters rennais. Malheureusement, et comme souvent ces dernières années, Rennes a raté la dernière marche, perdant contre l'ASSE dans l'antre des Bleus (1-0). La deuxième défaite en finale pour Benoît Costil, sur le banc lors du sacre de Bordeaux contre Vannes en 2009.
5 octobre 2014 - Didier Deschamps le convoque en sélection
Cinq mois après avoir perdu une nouvelle finale, contre Guingamp (2-0), Benoît Costil est appelé pour la première fois par Didier Deschamps, à la suite du forfait de Stéphane Ruffier, pour deux matches face au Portugal et l'Arménie. La récompense d'un gros travail pour l'ancien Caennais qui découvre l'équipe de France et le château de Clairefontaine. À l'époque, sa première convocation en Bleu fait débât. D'un côté, il y a les partisans du gardien rennais. De l'autre, ceux du portier de Montpellier, Geoffrey Jourdren, très performant lors des 9 premières journées de Ligue 1. Benoît Costil dira : "Je savais que je n'étais pas loin du groupe mais ce n'était pas une fixation." Trois ans plus tard, le voilà installé en Bleu avec l'Euro 2016 à la clé et une première sélection en amical, le 15 novembre dernier contre la Côte d'Ivoire.
5 septembre 2015 - La blessure en Bleu, un tournant !
En 6 saisons à Rennes, rares ont été les moments où Benoît Costil a rejoint l'infirmerie. Pourtant, le 5 septembre 2015, alors qu'il était en sélection, le gardien rennais s'est bien blessé à l'entraînement. Verdict : rupture du ligament latéral interne du genou droit. Un coup dur pour le troisième gardien des Bleus, à moins d'un an de l'Euro en France. "Je me suis lancé le défi de revenir bien et vite, tout en restant sage", lâche alors celui que l'on surnomme "Ben". Les posts sur Instagram s'enchaînent. On le voit "se défoncer" à la salle, à la piscine. "J'ai fait beaucoup de renforcement au niveau des genoux et du haut du corps pour continuer à avoir une activité et ne pas rouiller", nous disait-il à Clairefontaine. Et ce n'est que deux mois plus tard qu'il est revenu en compétition avant de retrouver la sélection dès le mois de mars.
L'été 2016 - La Fiorentina lui tend les bras, il reste à Rennes
L'été 2016 a été riche en émotions pour Benoît Costil. Après l'Euro, il a cherché une porte de sortie. Rennes a pris les devants en recrutant Paul Nardi, mais Christian Gourcuff, tout juste arrivé, s'est vite mis en tête de conserver le gardien international A, en discussions avancées avec la Fiorentina. Tout proche d'un accord avec le club italien en fin de mercato, il est finalement resté une saison supplémentaire. Un départ avorté qu'il ne regrette pas du tout aujourd'hui. "Dans mon non-départ de l’année dernière, la chose qui me rend hyper heureux, c’est d’avoir pu connaître ce coach. J’aurais eu un regret terrible de ne pas l’avoir connu. Je regrette même de ne pas l’avoir connu plus tôt à Rennes", disait-il jeudi sur le site du club. En un an avec Gourcuff, il aura notamment progressé dans l'anticipation et le jeu au pied.
Et maintenant ? Il va devenir le 10e joueur le plus capé du Stade Rennais
À l'occasion de Rennes-Monaco, Benoît Costil va devenir le 10e joueur le plus capé de l'histoire du Stade Rennais avec 255 matches joués toutes compétitions confondues. Le portier de 29 ans va égaler Louis Pinat, qui compte un petit match de moins que le neuvième, André Bordier. En revanche, il reste loin derrière Romain Danzé, qui devrait atteindre la barre des 361 rencontres.